Fuite désespérée

Messages : 690 Date d'inscription : 26/10/2010 Localisation : Nomade

Le quartier des affaires avait très rapidement été envahit par la nouvelle espèce dominante d'Hirado du fait de sa forte concentration humaine. En une heure à peine il avait été dévasté par ce nouveau fléau, les zombies devenant maîtres de ces lieux. Des dizaines d'anciens hommes d'affaires pressés erraient sans but en grognant dans les rues. Des voitures renversées, encastrées dans les immeubles ou les unes dans les autres, parfois encore en train de brûler, donnait un air apocalyptique à ces rues peuplées de silhouettes décharnées et inquiétantes.

Mais, troublant ce paysage monotone, une jeune fille cours. Elle cours pour ne pas se retrouver encercler par les innombrables créatures. Elle court, elle slalome, elle tente de survire de son mieux. Mais elle fatigue, son souffle et court et ses jambes peinent à la porter. Elle devait trouver un abri, n'importe quoi qui lui permette au moins de souffler un peu. Une main griffue s'approcha dangereusement de son bras mais son pied gauche glissa sur une déjection canine et elle manqua de tomber, échappant miraculeusement aux ongles sales et gluants de la créature tout près d'elle. Elle reprit sa course, plus fatiguée que jamais. Les créatures étaient plu nombreuse encore devant elle et il semblait qu'elle ne pourrait jamais s'en sortir. Une concession automobile, à droite pouvait peut-être lui fournir un abri, un bref coup d'œil ne permettant d'y voir aucune créature affamée. Les portes automatiques d'un immeuble sur la gauche avaient également un air de portes du paradis... Mais était-il sage de se barricader dans un bâtiment alors que le dehors regorgeait de créatures ne désirant qu'une chose : votre viande. Il était également possible de se frayer un chemin vers une intersection cinquante mètres plus loin, ornée de carcasses de voitures dues à un carambolage, comme il y en avait tant eu ces dernières heures. Mais rien ne semblait indiquer que la situation y serait meilleure, et chaque pas supplémentaire était un supplice inhumain.

Tout était allé si vite...

Avaient-ils pu fuir ? Alice n'avait pas le temps de s'interroger plus longuement sur la survie de ceux dont elle avait été séparée si brusquement, son instinct lui indiquant sans relâche de penser à la sienne, si encore on pouvait appeler ce qu'elle faisait "penser". Son corps était lourd, sa respiration ne semblait pas absorber assez d'oxygène, son esprit voyait défiler des milliers d'informations confuses sans arriver à les ordonner ou même à les comprendre, elle réagissait machinalement pour avancer dans ces rues chaotiques et dangereuses en employant avec un instinct heureusement affûté "l'arme" improvisée qu'était sa queue de billard. Elle avait été inspirée de l'emmener dans la panique car elle l'aidait à tenir à distance les créatures qui l'assaillaient. Cette utilité avait cependant ses limites, car les corps continuaient de se mouvoir après un impact, ne lui permettant que de les repousser temporairement et d'avancer, sans fin, en espérant trouver un refuge pour reprendre des forces et essayer de réfléchir.

Ses sacs se balançaient à son côté au rythme de ses pas de plus en plus désordonnés par la fatigue, la peur n'aidant pas. Alice était quelqu'un de cérébral, elle aimait pouvoir analyser une situation pour faire les meilleurs choix, mais l'urgence ne lui avait plus laissé l'occasion de se prêter à cette activité depuis un moment et cela n'arrangeait pas trop son humeur. Elle avait donc fait confiance à ses muscles entrainés, ses réflexes, ce qui drainait à une vitesse lente mais régulière son énergie. Partout où elle regardait, il y avait ces choses, sans parler du paysage qui se décomposait aussi bien que les corps ambulants à force de destruction. Ce déprimant spectacle amenait le désespoir dans ses conclusions, la déprime à son moral, le froid dans ses os. Elle secoua vivement la tête pour se dégager de cette noirceur et regarder autour d'elle, profitant d'un court répit, alors que rampait déjà un groupe de cadavres dans sa direction.

L'immeuble ne l'inspirait pas, les portes automatiques s'ouvriraient sûrement au passage des créatures comme sur le sien, et rien n'indiquait qu'il soit sûr. Le carambolage du carrefour rendrait sa progression difficile, celle des morts également, mais elle ne se sentait pas capable de continuer longtemps ainsi, ce qui lui laissait la possibilité d'aller souffler chez le concessionnaire dont la vitrine semblait indiquer un potentiel calme, du moins aucun danger immédiat, et c'est ce qu'elle cherchait désespérément en cet instant. Sa décision prise, elle se remarqua encerclée, ils avançaient lentement, mais sûrement vers sa position, refermant une formation impitoyable sur Alice. Il n'était même pas sûr que ce piège fut intentionnel, car il semblait peu probable, vu d'aussi près, que ces choses réfléchissent ou communiquent, la coïncidence était si cruelle que la jeune fille ne put s'empêcher de sourire pour elle-même. Si le sort voulait la voir s'effondrer, elle lui montrerait comment se battent les condamnés. Elle leva le visage vers le ciel, inspira profondément en resserrant sa poigne sur son arme, avant de reprendre son combat pour faire monter le prix de sa mort.

La queue de billard tournoya, frappa, repoussa, tant et si bien qu'une faille se créa dans le cercle, offrant une fuite vers ce qu'Alice visait depuis le début, la concession automobile. Avec une grâce toute féminine inspirée par un but nouveau, elle acheva d'ouvrir la voie, et couru une fois de plus vers ce qu'elle espérait être son salut temporaire. Si elle avait toujours pris du recul sur sa vie, sur les évènements, elle avait décidé en cet instant qu'elle n'en prendrait pas sur sa mort. Ce carburant la conduisit à portée de la boutique, qu'elle inspecta d'un regard rapide, qui ne lui permettait pas vraiment de faire la difficile, mais qui lui laissait néanmoins la possibilité de changer d'idée si la vue rapprochée lui indiquait par le vitrage un danger plus grand au dedans que dehors.

Toujours attentive, Alice scrute, Alice espère, Alice se bat...

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La lueur ténue de l'ampoule d'urgence éclairait faiblement les voitures immobiles. L'intérieur sombre était quelque peu inquiétant, mais l'absence totale du moindre mouvement y était rassurante. Il était possible de pénétrer dans les lieux par une vitre brisée, plutôt large, à un mètre et demi du sol. Néanmoins les fragments de verre, aussi coupants que des lames de rasoirs, risquaient de compliquer l'infiltration dans le bâtiment. La porte principale avait été barrée par une table renversée, quelques coups d'épaules pourraient peut-être la faire reculer, mais il était difficile d'estimer ici du poids de cette table et donc du potentiel succès de cette entreprise.

Le feu qui dévorait une voiture, juste devant la concession, projetait les ombres des très nombreuses créatures qui se rapprochaient, comme pour entourer leur victime. Ils étaient encore plus nombreux que tout à l'heure, et il semblait presque impossible de se frayer un chemin entre leurs rangs. Ils se rapprochaient, inexorablement, du sang dégoulinant sur le visages de certains, rappelant à la jeune Alice le sort qui l'attendait si elle avait le malheur de finir entre leurs griffes. Il était donc urgent de faire un choix, elle n'avait pas le temps de tenter d'un côté pour se rabattre sur l'autre. Il fallait choisir : porte ou fenêtre. L'unique troisième alternative étaient les rangs serrés des créatures moribondes qui l'encerclaient, mais était-ce réellement une alternative envisageable ? Seul élément rassurant de ce paysage dépravé : une poubelle massive installée juste devant la concession, entre la porte et la vitre brisée, peut-être pourrait-elle être utile à autre chose qu'à restreindre les possibilités d'approches de quelques cadavres ambulants. . .

Son coeur battait toujours la chamade, ses muscles étaient toujours douloureux et sa peur ne lui laissait pas de répit. On pouvait être forte, avoir du courage ou tenter d'espérer, il était tout de même difficile de rester de marbre lorsque tout votre univers s'écroulait. Malgré son détachement, Alice craignait la souffrance, et, comme beaucoup d'humains, avait peur de l'inconnu, ce qui caractérisait bien ce à quoi elle était confrontée à présent. Détournant momentanément son regard de l'horreur personnifiée, elle tenta de résoudre le puzzle de sa situation en observant chacun des détails que sa perception lui procurait pour en extraire une solution viable en un temps limité.

Alice tourna la tête vers la fenêtre, puis vers la porte, revint vers la fenêtre, soupira, puis entreprit de rapprocher la poubelle de celle-ci. La porte était probablement un moyen logique d'entrer dans un magasin en des circonstances normales, mais même si elle faisait confiance à ses forces habituellement, elle ne pouvait pas parier sur la résistance de la table dont elle distinguait à peine le matériau. Elle s'aida donc de la miraculeuse invention pour s'élever vers le verre brisé et en constater la dangerosité. De son sac, elle extirpa une serviette et un gant de toilette qui disposaient d'un revêtement plutôt robuste et dont elle s'enveloppa les mains pour arracher le verre, ou le fragmenter plus encore à l'aide de petits impacts secs. Ne sachant que faire de ses nouveaux trophées, elle les lança de toutes ses forces dans son dos, espérant toucher "mortellement" ses poursuivants, ou à défaut, les distraire.

Après avoir déblayé la petite entrée, sans trop s'y attarder à cause de ses poursuivants, elle enjamba prudemment celle-ci, scruta l'obscurité trompée d'un léger halo de lumière conférée par le voyant de secours, et essaya de se laisser tomber sans trop de mal de l'autre côté pour respirer un peu dans une pièce qu'elle espérait plus calme.

Si elle s'en sent l'occasion propice, Alice sort son téléphone portable de son sac, et utilise la fonction lampe de poche, qui certes n'est pas très au point, mais dépanne assez pour mieux discerner ce qui l'entoure immédiatement.

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La lumière du téléphone portable était une des seules sources de lumière, avec la lumière de l'extérieur, relativement faible à cause de l'ombre que projetait le bâtiment sur ses entrées, et celle de la lumière de secours. Il semblait d'ailleurs étonnant que les néons ne soient pas allumés à une telle heure. Mais ce jour était loin d'être ordinaire, tout ce qui paraissait étonnant la veille était aujourd'hui parfaitement normal. Comme ces créatures dépravées frappant de leurs bras contre la poubelle au dehors par exemple. Le vacarme qu'ils provoquaient allait certainement en attirer d'autre, il semblait donc inconcevable de sortir tant que leur attention ne se porterait pas sur autre chose, et le plus loin possible.

On pouvait aisément distinguer les macchabées dégoulinant de sang au dehors par la porte vitrée, fort heureusement bloquée par une table, comme la lycéenne avait pu le voir auparavant. En s'inquiétant un peu de cette table elle pouvait voir qu'il s'agissait en fait d'un massif bureau en métal pourvu de plusieurs tiroirs et visiblement très lourd, elle n'avait donc aucune chance de forcer le passage par la porte.

Une inspection des murs de la vaste salle, incroyablement silencieuse comparé au dehors, ne révèlerait la présence d'aucun interrupteur. Quelques modèles de marque Toyota trônaient sur des présentoirs dans divers endroit de la pièce. En faisant le tour de cette salle on pouvait distinguer deux portes donnant sur deux bureaux vitrés, l'un en face de l'autre et une dernière porte, au fond, entrouverte, une icône de sens interdit représentée dessus, au dessus de la mention "PRIVÉ".

La première chose que fit Alice après son inspection fut tout simplement de s'écrouler sur les fesses, et de reprendre son souffle. Mieux valait récupérer maintenant, car rien ne lui promettait qu'elle pourrait le faire plus tard. Elle s'offrit une légère rétrospective, le temps de se poser les mille questions qui trainaient en vrac dans son esprit. Il fallait se rendre à l'évidence, aucun autre mot ne semblait mieux convenir à ce qu'elle avait croisé que "zombies". C'était absolument absurde, ces choses ne devaient être que du domaine de la fiction, elles auraient dû le rester... Elle se demandait bien ce qu'étaient devenus ses "compagons" de survie, il faudrait essayer de les retrouver... Alice secoua la tête, l'idée était aberrante... Soupirant, elle envisagea enfin de se relever. Elle rangea ses protections de fortune dans une poche latérale du sac, et rangea son téléphone, marchant prudemment dans l'obscurité incomplète pour inspecter le showroom.

Elle avait appris à conduire avec son père, suffisamment en tout cas pour utiliser un véhicule dans des conditions aussi chaotiques, puisqu'on ne lui reprocherait plus de ne pas suivre le code de la route à présent. Elle espérait pouvoir se glisser dans l'habitacle protecteur d'une des voitures exposées ici, s'offrant de quoi sortir de ce quartier maudit et obtenir des informations sur la situation ailleurs. Elle se demandait aussi si ses parents étaient confrontés à la même épreuve qu'elle, et s'ils en réchapperaient... "Reprends-toi Alice, pour l'instant, il te faut sortir d'ici vivante. Occupe-toi de ce qui est devant toi et marche !" Pour utiliser tout ça, il lui fallait les clés, ce qu'elle chercha directement en regardant au niveau du contact, surveillant toujours machinalement la meute de cadavres à travers la porte vitrée, comme si elle redoutait qu'elle se brisa. Son entreprise ne pouvait décemment pas connaître de succès, aucun vendeur ne laisserait des précieuses clés de voitures directement sur celle-ci. Ce qui conduit Alice à tourner le regard vers les bureaux supposés des dits vendeurs.

Elle commença d'abord par fouiller les bureaux vitrés, car la visibilité lui assurait de ne courir aucun risque dans une activité qui la rendait aussi vulnérable. Elle se sentit comme une braqueuse, cherchant sans ménagement des clés, de l'argent, quelque chose d'utile pour sa survie, quelque chose... De rassurant. Elle savait garder son sang-froid, se concentrer sur l'essentiel, elle avait aussi souvent souhaité que sa vie soit moins monotone, mais ce qu'elle vivait là, ça n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait souhaité, et elle ne savait pas combien de temps elle resterait saine d'esprit à ce rythme. Cela lui coûtait de l'admettre, mais la solitude lui pesait en cet instant.

Si Alice ne trouve pas son bonheur pendant qu'elle fouille et rumine dans les deux bureaux, elle essaiera sans aucun doute de s'approcher prudemment de la porte interdite, la queue à la main, poussant doucement la porte, espérant qu'elle ne grince pas, et pénètrera avec précaution dans la pièce inconnue à la recherche des clés du bonheur.

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Il n'y avait pas plus de clef dans les bureaux que de lingots d'or dans le terrier d'un blaireau. Les tiroirs et les armoires ne contenaient malheureusement que des dossiers, des dossiers, des dossiers et encore des dossiers. Le seul objet digne d'un intérêt quelconque était un parapluie noir visiblement oublié la veille dans un coin d'un des bureaux par un des employés.

À l'extérieur, les créatures terrifiantes s'amoncelaient toujours devant l'entrée, se frappant de manière répétitive le crâne contre le verre, comme pour sonner le glas de l'humanité. Ils finiraient par rentrer, c'était une certitude, mais il était impossible de savoir quand, car lorsque le verre commencerait à se briser il ne resterait plus que quelques secondes avant qu'ils ne pénètrent la concession.

La porte réservée au personnel donnait sur une cage d'escalier, il était possible de descendre au sous-sol ou de monter au premier étage. L'escalier était totalement dénué de la moindre source lumineuse, mis à part un voyant de secours au dessus de la porte du rez-de-chaussée indiquant la sortie.

Alice avait fouillé pendant un bon moment, d'abord timidement, parce qu'elle n'était pas du genre bordélique et encore moins pilleuse, puis ensuite, sous le coup de l'impatience et de la crainte qui s'amplifiait à cause du raffut, en retournant tout sur son passage, observant attentivement dans la pénombre le résultat de ses recherches. Rien. Absolument rien. Enfin, un parapluie, mais même si elle lui reconnaissait une utile probable, elle ne pouvait pas s'encombrer avec quelque chose qui n'était pas vital. Ca en devenait rageant, mais elle n'émit aucun son, gardant sa rage intérieure comme une braise qui la maintenait aux aguets. Pourtant, ce n'était pas l'envie de crier qui manquait, une boule s'était formée dans sa gorge, et les larmes lui montaient presque aux yeux alors qu'elle avait vidé le dernier tiroir pour y découvrir le néant de la paperasse.

C'est ainsi légèrement découragée qu'elle avait rejoint la porte du fond, et l'avait ouverte avec précaution, craignant qu'une créature y soit cachée pour lui sauter dessus au moindre mouvement. La main moite serrait toujours la queue de billard avec appréhension lorsque l'ouverture révéla une cage d'escalier tout aussi obscure que le reste, si ce n'était plus car elle ne bénéficierait bientôt plus de la lumière de l'extérieur qui filtrait par l'entrée. Alice inspira profondément et ressortit son téléphone pour éclairer ses pas.

Il fallait admettre que dans son état d'esprit actuel, une claustrophobie naissante lui susurrait de ne pas s'engager vers le sol, prenant l'avantage sur beaucoup de ses conclusions. Elle trouva cependant que l'idée de monter à l'étage n'était pas non plus dénuée d'intérêt. Le sous-sol devait plus facilement renfermer les outils et le carburant, et l'étage, les choses plus précieuses, comme... des clés de voiture. En même temps, ses déductions n'avaient pas encore prouvé leur efficacité jusque là, elle avait tout juste pu se réfugier pour reprendre son souffle, mais elle n'était pas sortie d'affaire pour autant. Secouant de nouveau la tête pour chasser les noires pensées, elle s'engagea donc vers les hauteurs avec prudence, parce qu'elle ne voulait pas tomber dans les ténèbres, et parce qu'elle voulait entendre le moindre son qui indiquerait une présence indésirable.

Alice monte et guette, elle espère trouver les clés de sa fuite en haut de cet escalier, mais plus immédiat, elle espère que rien ne l'attend au sommet.

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Tandis que la jeune Alice grimpait les marches, éclairée par son téléphone portable, il était impossible de savoir ce qui l'attendait en haut des escaliers. Une vingtaine de marches plus tard elle arriva devant une porte ouverte donnant sur une petite salle. Malheureusement aucune lumière autre que le voyant de secours au dessus de la porte, côté intérieur. L'application lampe torche n'était pas assez puissante pour distinguer plus que quelques silhouettes dans l'ombre à l'autre bout.

#Bip Bip#

Le portable d'Alice rompit le silence en annonçant fièrement et bruyamment "batterie faible". Le son se répercuta et raisonna dans le silence, attirant l'attention des silhouette gémissantes et grondantes qui commencèrent à se diriger lentement dans la direction de la lycéenne. Il n'y avait a priori pas d'autres sorties dans cette salle et la seule solution était de redescendre... à moins de tenter de trouver une porte en se rapprochant des murs que la lumière du téléphone portable ne pouvait éclairer.

Alice avait gravit les marches dans un état d'alerte maximum, car malgré son courage, elle restait une jeune fille pour qui l'obscurité, la solitude, et les évènements qui avaient précédé sa situation, s'accumulaient sournoisement pour la rendre fébrile. Elle était tendue. Non, bien plus que cela, elle était effrayée. C'est dans cet état qu'elle parvint en haut des marches, et qu'elle sursauta au signal sonore annonçant la fin de sa faible lumière, et l'amorce d'un nouveau danger.

Il ne faisait aucun doute que ce qui se déplaçait d'une démarche pesante en grondant n'était pas l'aide qu'elle recherchait. Et même si cela l'avait été, Alice n'était pas prête à attendre pour le vérifier. Elle étouffa un cri de panique, appuya spontanément sur la touche pour mettre un terme à l'alarme ainsi qu'on appuie parfois avec insistance sur son réveil, poussa de la queue la silhouette la plus proche pour s'avancer et refermer la porte avant de dévaler en pagaille les escaliers qu'elle venait de monter. Elle manqua bien de chuter, et hésita au moment où elle regagnait le palier du rez-de-chaussée. Il n'y avait cependant rien pour la sortir de là à cet étage, et elle continua à descendre, poussée par la crainte, priant aussi fort qu'elle le pouvait de trouver une solution et pas de nouveaux ennuis.

Elle regretta bien de n'avoir pu inspecter le niveau supérieur, mais la peur n'est pas bonne conseillère, et, ignorant le nombre de ses ennemis, son courage ne se sentait pas inconscient au point de livrer bataille. Elle rangea son traitre téléphone après l'avoir éteint, car les alertes recommenceraient si elle n'y veillait pas. Elle regretta son geste juste après, se rendant compte qu'elle était encore plus coupée du monde qu'elle ne l'avait été auparavant, sans parler de la pénombre, mais après tout, elle n'avait plus eu de réseau depuis un moment.

Haletante, Alice arrive vers le sous-sol avec de l'appréhension, et la certitude que la porte ne lui accordera pas beaucoup de répit avant que ses poursuivants ne cherchent à la rejoindre.

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Tandis qu'Alice descendait les escaliers, un bruit grave et régulier se faisait entendre. Le sous-sol était en effet l'emplacement du local de la chaufferie et de générateur électrique, dont un fusible avait sauté, raison pour laquelle le bâtiment était plongé dans l'obscurité.

La porte du local était fermée mais pas verrouillée, un pictogramme triangulaire jaune, réfléchissant le peu de lumière ambiante, indiquant "Risque d'électrocution" était la seule fioriture pour la distinguer d'une vulgaire porte en bois normale. Tandis qu'Alice arrivait devant cette porte, les créatures frappaient lourdement la porte de l'étage, le fracas de leurs bras décharnés sur la porte était semblable à des coups de marteau répétés, réguliers et implacables. L'intérieur du local était exigu. En face de la porte l'armoire électrique, un fusible grillé, à droite un casier métallique, les clef oubliées dessus, et à gauche la chaufferie au vrombissement continu. En fouillant un peu dans le casier métallique il était possible de trouver un fusible pour remplacer celui cassé, ce qui aurait pour effet de rétablir le courant dans l'immeuble.

Dans une des salles du premier étage, les trois derniers survivants sains de la concession attendaient leur heure dans la petite salle de repos dont la porte avait été barricadée. Le dernier employé de la concession encore vivant, agent technique de son état, buvait le reste de la cafetière en tremblant, sa clef à molette accrochée à la ceinture. L'autre homme, un employé d'un bureau quelconque arrivé là par hasard, n'avait rien dit depuis qu'il était rentré et était assis , regardant le mur droit devant, sans bouger ni cligner des yeux, et ce depuis la longue demi-heure qu'ils avaient passé barricadés ici.

Le personnel de la concession avait essayé de recueillir le plus de personnes possibles quand la panique avait éclaté, sans vraiment comprendre ce qu'ils se passait. parmi les personnes ayant trouvé refuge à l'intérieur, deux d'entre elles étaient déjà infectées. Lorsqu'ils avaient perdu leur humanité, la surprise et la peur des survivants avait coûté la vie de tous, sauf ces trois miraculés. L'agent-technique avait prit la personne la plus proche de lui, Eugénie, par le bras et l'avait entraînée dans la cafétéria tandis que les créatures se jetaient sur les vivants. L'homme en costume les avait vu partir et les avaient suivi jusqu'à l'intérieur. Une fois à l'intérieur ils s'étaient barricadés en retournant la table contre la porte et étaient resté chacun murés dans leur silence, attendant la mort.

Un bruit les tira de leur torpeur, un portable venait d'émettre un "bip" sonore qui fut suivit de près par une porte claquée et des bruits de pas empressés dévalant les escaliers. L'agent technique manqua de reverser son café et se dirigea vers la table qui bloquait l'unique porte de la salle.

"Restez pas planté là ! Aidez-moi à virer ce truc, y'a quelqu'un de normal là-dehors !"

L'homme en costume ne réagissait pas, ne semblant même pas entendre ce qu'il se passait, il continuait à fixer le mur en face, la tête dans ses main.

[HRP]Mlle. Sorel, à vous l'honneur.[/HRP]

Le réveil sonna, comme tout les matins, à la différence qu'aujourd'hui serait une journée un peu spécial pour Eugénie. C'était son jour de congé et elle était invitée à un anniversaire d'une ancienne amie qu'elle n'avait pas revue depuis un certain temps. C'était une journée excitante pour Eugénie, et en plus il faisait un soleil radieux. Eugénie ouvra la fenêtre de son appartement d'Hirado, qu'elle avait eu gracieusement pas sa patronne, et huma une grande bouffé d'air. Elle respirait la vie, cela se voyait à son visage plein de bonheur.

Après avoir pris son petit déjeuné, composé de deux petits croissants et d'une tasse au chocolat et de s'être lavée, elle commença à s'habiller pour l'occasion : L'une de ses plus belles robes (une jaune) avec un sympathique haut (plutôt sexy) rouge. Elle n'oublia pas de mettre ses petit « froufrou » ,comme elle se l'accordait de les nommer ainsi, dans ses jolies cheveux : elle était vraiment élégante.

Avant de sortir, elle n'oublia pas de prendre la bouteille de champagne qu'elle avait promit d'apporter à son amie, du champagne français. Cette bouteille lui avait été offerte par son grand frère avant son départ pour le Japon. Une très belle bouteille qui ne devait pas être donné, pour ainsi dire.

Le coin où elle habitait était très fréquenté ce jour-ci, non loin du quartier des affaires. D'ailleurs, elle devait passer par là pour rejoindre l'appartement de son amie, cela faisait un bout et, n'ayant aucune voiture, elle devait faire le chemin à pied, mais ça ne la dérangée pas de marcher, elle adore cela. Se promener, en regardant les voitures passer, les grand bâtiments d'affaires ainsi que... le ciel. Elle était plongée dans ses songes comme à son habitude, sans se soucier de se qui pouvait se passer autour. Mais, un moment donné, lorsqu'elle passa près d'une concession de voiture, elle entendue, tout de même, une certaine agitation. Elle vue plein de gens courir vers elle, complètement paniquées ; Que pouvait-il bien se passer ? Sans savoir ce qu'il se passait, elle suivit les personnes dans la direction qu'elles allaient, par simple sécurité. Elle arriverait en retard chez son amie, cela était sûr, mais elle ferait son possible pour que ce retard ne soit pas trop important. Les personnes rentrées tous dans la concession, guidait par d'autres personnes, qui se tenait à l'entré.

Tout en rentrant, elle s’aperçut que les visages des personnes qui l'entourait était plutôt sombre et fermés. Toutes les personnes était recueillit à l'étage où d'autre guide était présents : c'est bien organisé, se disait Eugénie. Mais des cris d'angoisses arrivèrent soudainement, elle n’eut pas le temps de comprendre de ce qu'il se passait encore car quelqu'un la prit soudainement par le bras, ce qui lui fit ressentir une certaine douleur à cet endroit.

Elle se trouva donc, au bout d'un moment dans une petite salle sombre avec deux autre personne, en entendant les hurlements plutôt lointains. L'angoisse commençait à prendre la conscience d'Eugénie. Elle était arrivait ici, d'une rapidité assez fulgurante, sans comprendre exactement ce qu'il se tramait, et maintenant, elle entendait des gens crier, comme ci on les torturaient. Elle resta un long moment sans rien dire, en ressassant toutes ses pensées.

Quelques instant plus tard, une des deux personnes rompit le silence, un silence qui s'était installait depuis l’arrêt des plaintes :

"Restez pas planté là ! Aidez-moi à virer ce truc, y'a quelqu'un de normal là-dehors !"

Eugénie sortit de ses songes, Que voulait-il dire par "quelqu'un de normal"? Elle prit donc la parole pour répondre à cette personne :

« Je ne sais pas ce qu'il s'est passé depuis tout à l'heure, je n'ai rien vue depuis que je suis arrivée ici. J'ignore tout de ce qu'il se passe. Mais si vous voulait, je veux bien vous aider à ce que vous voulait entreprendre du mieux que je peux »

Elle regardait la personne avec un sourire radieux.

Alice avait dévalé les marches comme poursuivie par le diable... A bien y réfléchir, c'était quasiment ça. Elle arriva avec appréhension et essoufflement face au local et avait pas mal hésité avant de l'ouvrir. Pas que le petit écriteau la décourageait, mais elle redoutait chaque ouverture de porte comme si la mort s'apprêtait à lui bondir dessus. On ne pouvait d'ailleurs pas vraiment dire qu'elle exagérait dans sa situation. C'est malgré tout harcelée par les coups répétés contre la porte à l'étage, le coeur battant au même rythme saccadé, qu'elle avait soupiré et ouvert pour y découvrir l'armoire électrique, et le moyen de remettre le courant dans le bâtiment.

Alice n'avait jamais vraiment changé de fusible jusque là, mais elle était débrouillarde, et le concept valait bien celui d'une prise : "Si ça rentre, c'est que c'est la bonne." Aussi, s'affaira-t-elle à remettre l'énergie en route, espérant que la lumière renaissante la rassurerait en lui montrant que le danger n'était pas aussi impressionnant qu'elle l'avait cru dans l'obscurité.

Une fois avoir bien fouillé le local, et la boîte métallique pour y chercher de l'outillage utile, Alice tentera une remontée prudente vers le rez-de-chaussée au moins, car le sous-sol ne lui permet sensiblement aucune échappatoire. Elle laisse la porte du local ouverte, car le vrombissement de la chaufferie semble couvrir au moins le bruit de ses pas, ce qui lui donne un sentiment fictif mais rassurant de furtivité.

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Au premier étage, dans la petite cafétéria uniquement éclairée par la seule fenêtre de la pièce, l'agent-technique, dernier employé de la concession encore sain de corps et d'esprit, s'employait à déplacer la table bloquant la porte tout en répondant à la jeune fille.

"Pour vous dire très franchement, je ne sais pas trop ce qu'il se passe non plus... On dirait un mauvais film d'horreur, sauf qu'on est dedans... Les gens deviennent complètement fous et en agressent d'autres... C'est pour ça que je vous ait amené pour qu'on se barricade ici, on se serait fait charcuter sinon. Mais là j'ai entendu quelqu'un de normal, j'en suis sûr ! Il faut juste qu'on..."

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la lumière revint. Le visage de l'agent-technique s'illumina d'un seul coup et il redoubla d'empressement à dégager la table.

"Vous voyez ? Les secours sont là, c'est sûr ! On est sauvés haha !"

Même l'homme en costume n'était pas resté insensible à ce retour soudain de l'électricité, il fixait maintenant le néon au plafond, comme s'il s'attendait à le voir s'éteindre d'un moment à l'autre.
Soudain, alors que l'attaché-technique allait ouvrir la porte, ayant prit sa clef-à-molette dans la main gauche, un bruit sec retentit.

"Ils ont cassé la porte..."

Compte tenu des bruis de coups répétés audibles depuis quelques dizaines de secondes maintenant, cette conclusion n'avait rien d'étonnant. L'homme semblait hésiter à ouvrir maintenant.

Au sous-sol, la jeune Alice s'appliquait à rétablir le courant. Au moment où elle insérait un fusible neuf dans l'espace apparemment prévu pour, elle reçut un léger choc électrique. Ce n'était pas réellement douloureux mais à la fois inattendu et fugace.
En regardant plus attentivement dans le casier en métal, à la lumière nouvelle de la lampe du sous-sol. En plus d'une boîte à outils ouverte, ne contenant plus qu'un tournevis, un marteau et d'autres outils de taille modeste, se trouvait dans ce casier un vieux tuyaux abîmé. Il ne semblait pouvoir se tordre facilement, mais dans ce genre de situation il n'était pas permis de faire la difficile. Tandis que la lycéenne inspectait l'armoire, le bruit qu'elle redoutait raisonna dans la cage d'escalier, la porte venait d'être brutalisée par les créatures qu'elle fuyait et elle commençaient à descendre les escaliers. L'une d'entre elle, au pied droit blessé, glissa, tordant son pied dans un angle impossible, et dévala tout les escaliers jusqu'au sous-sol, devant la porte du local technique, encore vivante, essayant tant bien que mal de se relever avec un pied sur lequel elle tentait vainement de prendre appui.

Eugénie écoutait attentivement le type qui lui parlait. A ce qu'il disait, il était lui aussi dépassé par les événements, mais en savait un peu plus qu'elle. Il disait que les gens devenaient fou et agressaient, à la suite, les autres personnes. Eugénie n'y croyait pas vraiment, surtout qu'il y a quelque heure, tout allait bien. Peut être qu'il inventait des histoires, que tout allait bien se finir et qu'elle pourrait enfin aller chez son amie, qui devait sûrement déjà s'inquiéter. Oui, tout allait revenir dans l'ordre, ce qu'il s'est passé n'était juste qu'un moment à passer, les secours vont arriver et on y pensera plus, cela ne sera qu'un mauvais souvenir.

Tout à coup, la lumière revint dans la petite pièce. Eugénie pouvais maintenant bien voir où elle se trouvait : une petite pièce ressemblant fortement à une cafétéria. L'homme qui lui avait parlait trouva une force supplémentaire à dégager ce qu'il y avait devant la porte pour pouvoir l'ouvrir. Mais, quelque minutes plus tard, il s'exclama que la porte était cassé. Qui peux être assez fou pour casser une porte, pensa Eugénie. Elle se remit en doute sur le fait qu'elle se disait que le type lui mentait. Elle prit donc la parole :

« Ne peut-on repousser ce qu'il y a derrière cette porte ? Après tout, nous somme trois ? »

Cela pouvait être dangereux compte tenu du fait qu'elle ignorait de ce qu'il pouvait se trouver derrière, mais si ils ne faisaient rien, ils resteraient bloqués encore longtemps dans cette petite pièce.

« Aie ! » Alice pouvait probablement retenir beaucoup de choses, mais pas la surprise qui lui avait arraché une petite exclamation lorsque le courant avait traversé ses doigts l'espace d'un instant. Elle regarda presque avec émerveillement les lumières se rallumer après son intervention, observant de nouveau autour d'elle, pour redécouvrir son environnement sous un jour moins terrifiant. Malheureusement, la lumière ne ferait pas disparaître ce qui donnait du poing contre la porte là-haut, ou ce qui menaçait d'envahir le bâtiment depuis l'entrée. Le casier disposait de quelques outils pratiques, le tournevis trouva d'ailleurs sa place dans un sac, tandis qu'Alice contemplait le tuyau, cherchant à quoi elle pouvait bien le relier présentement. Le transporter serait difficile, elle disposait d'encore un peu de place dans ses sacs, mais se charger l'empêcherait de se déplacer à sa guise et, si elle en croyait son expérience actuelle, la course était sa nouvelle activité favorite. Un éclat tonna dans l'escalier, coupant court à ses réflexions et rappelant à Alice la périlleuse situation qu'était la sienne.

Elle avait le tuyau dans une main, la queue dans l'autre, et essayait de visualiser ses possibilités lorsqu'une créature dégringola l'escalier jusqu'à son niveau. La surprise lui fit lâcher le tuyau et se cramponner à son arme, un frisson lui parcourant la moelle épinière. Elle resta une seconde interdite, affolée mais incapable de réagir. Elle trouva la scène répugnante et à la fois, particulièrement rassurante. Ils ressemblaient à des vivants, mais aucun vivant ne pouvait se mouvoir ainsi, forçant sur un membre éclaté, n'ayant pas la jugeote nécessaire pour se relever immédiatement, ni même cette grimace caractéristique de la douleur... C'était une évidence, cette chose n'était pas comme elle, peu importait à quel point elle pouvait ressembler à un humain. Alice sentit son pouls s'accélérer sous le coup de la réalisation. Elle n'avait jamais été une personne violente, ni même passionnée, elle était généralement calme, réfléchie, patiente, mais sa survie dépendait maintenant de son aptitude à agir, aussi ignoblement que nécessaire contre ces monstres. La boule qui habitait sa gorge était toujours là, difficile à contenir, incapable de la faire sortir, Alice déglutit avec difficulté, avant de résolument lever la queue de billard, et d'aller l'abattre à plusieurs reprises sur le visage cadavérique avec une virulence qui témoignait de tout ce qu'elle refoulait pour rester saine d'esprit.

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L'agent-technique soupira, puis ouvrit la porte avant de se jeter dans la salle où les créatures macabres et répugnantes s'agglutinaient devant la porte menant aux escaliers, espérant descendre pour avoir leur morceau de viande fraîche. Il beuglait en agitant frénétiquement sa clef-à-molette, se jetant de tout son poids contre la dizaine de créatures, les poussant dans l'escalier et gratifiant les plus résistantes de plusieurs coups de clef à molette.

"DÉGAGEZ BANDE DE TARÉS CANNIBALES ! BARREZ-VOUS DE MON LIEU DE TRAVAIL SALES SECTAIRES PSYCHOPATHES !"

Seule une créature réchappa du carnage, plus en retrait et s'approchant lentement de l'homme en salopette bleue, qui ne semblait pas l'avoir remarquée.
L'homme d'affaire restait immobile, fixant le mur en face de lui, comme si le temps s'était arrêté pour lui. Il ne faisait pas le moindre mouvement ni n'émettait le moindre son. Même sa respiration n'était pas audible, sans doute en partie à cause des beuglements de l'employé de la concession.

En bas, tandis que la créature sur laquelle s'acharnait Alice était définitivement morts, celles que l'employé du point de vente avait poussées dans l'escalier. Au total, treize cadavres animés dégringolèrent dans les escaliers, la majorité mourant sur le coup, la tête heurtant violemment les marches, mais il resta cinq encore vivant, même si le terme n'était pas réellement approprié, cherchant, plus ou moins adroitement, à se dégager de la masse inerte des autres créatures afin de se relever.

Après qu'elle eu fini de parler, Eugénie entendit le type soupirait. Etait-il dépité ou avait-elle dit une bêtise ? La réponse ne se fit pas attendre, l'agent technique ouvrit la porte et s'y engageât très rapidement. Eugénie s'approcha de la porte et vit pour la première fois les choses responsable de ce désastre : des êtres humains à peau grise, marchant gauchement et étant complétement ensanglantés. C'était une image cauchemardesque pour Eugénie. Elle fut pris de nausées, tomba à genoux et dû avoir un effort considérable pour ne pas vomir. Comment une telle chose peux exister ?

Elle se releva lentement et vit l'employé frapper et bousculer les choses vers un escalier qu'il y avait dans un coin de la salle. Il beuglait à tue-tête, sûrement pour se donner du courage mais Eugénie se rendit compte qu'une de ses chose n'avait pas était touchée par cet assaut fulgurante et arrivait lentement vers lui. Si personne ne faisait rien, il se ferait très certainement attaquer par cette chose sans qu'il s'en rende compte. Eugénie se retourna pour voir l'autre personne, mais elle s'aperçut qu'il ne leur serait d'aucune aide, il ressemblait étrangement à une personne catatonique. La survit de l'employé ne dépendait plus que d'elle-même.

Elle serra les dents et pris fermement la bouteille de champagne dans sa main droite. Il fallait qu'elle fasse quelque chose, mais ces choses la répugnait. Elle pourrais lancer la bouteille mais elle n'était pas sur de toucher la chose, elle pourrais aussi prévenir le type, mais étant donné qu'il beuglait, il y avait peu de chance qu'il l'entende. Elle se décida donc à courir en direction de cette chose, en regardant uniquement cette chose. Elle était déterminé à éliminé cette menace, comme ci le monde entier en dépendait. Quand elle fut assez proche de la chose, elle leva très rapidement, à deux mains, la bouteille, bien haut, pour la faire retomber sur le crâne de cette créature qui n'avait plus rien d'humain. Elle y employa toute la force qu'elle avait.

Aaaah !

Elle avait frappé, frappé, jusqu'à ce qu'aucun mouvement n'ébranle plus le cadavre à ses pieds. Son geste l'avait quelque peu soulagée, la déchargeant énergiquement d'une angoisse qui ne l'avait pas quittée jusque là et qui s'était même amplifiée avec son périple. Le corps inerte à présent était symbolique, non seulement Alice avait laissé libre cours à une impulsion hystérique, mais elle avait "tué" une créature qui semblait invulnérable en de nombreux aspects. Elle soupira, laissa ses muscles se relâcher, avant de bondir subitement en arrière à la vue d'une masse charnue qui dégringolait l'escalier jusqu'à elle.

Qu'est-ce que... !

Constater la maladresse de ces immondices la rassurait, elle avait moins peur, elle avait moins de scrupules, elle ne se sentait plus bridée par ses craintes. C'est dans cet état d'esprit qu'elle ne fut pas dégoûtée d'utiliser les corps avachis pour enrayer les mouvements des créatures qui essayaient de se dépêtrer de la masse. Du bout de sa queue de billard, elle poussait un bras, une jambe, faisait rouler l'un ou l'autre des corps pour lui laisser le temps de frapper prudemment mais violemment tout de même en direction des têtes qui paraissaient dans l'entrelacement qu'elle créait. Son ouvrage était laborieux, mais elle ne voulait pas prendre de risques, d'autant plus qu'elle ne savait pas trop ce qui avait conduit cette masse jusqu'à elle et en ces conditions. Le boucan à l'étage indiquait tout de même que quelque chose se passait, et elle espérait que c'était positif en son sens. L'espoir... Quelque chose qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps... Sa vigueur s'en trouva renforcée et elle continua sa besogne avec ferveur.

Si elle vient à bout de cette boucherie, Alice montera sans doute avec précaution s'intéresser à ce qui se trame en haut, maintenant que la lumière est revenue.

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À l'étage, la créature frappée par la bouteille de champagne s'écroula au sol, le visage maculé d'éclats de verre. L'employé de la concession se retourna en entendant le verre brisé et comprit immédiatement ce qu'il s'était passé.

"Merci petite, je te revaudrai ça."

Sans plus attendre il s'engouffra dans l'escalier. En bas de celui-ci, malgré tout ces efforts, Alice ne put retenir les cinq créatures encore vivante, même si elle était parvenue à en tuer deux, et l'une d'entre elle lui agrippa une jambe de sa main griffue. Elle allait la mordre quand un objet métallique heurta violemment son crâne, lui brisant la nuque pour de bon dans un craquement répugnant. C'était l'agent-technique de la concession qui avait vu ce qu'il passait et avait réussit un lancé miraculeux alors qu'il arrivait en bas de l'escalier, juste devant le tas de cadavres. Il écrasa d'un coup de botte une autre tête qui bougeait un peu trop et les deux humains se retrouvèrent face à la dernière créature, qui était parvenue à se relever.

"Aller, on remonte !"

Pendant ce temps, au premier étage, l'homme en costume s'était finalement levé et avançait, regardant droit devant lui, son regard traversant tout, comme s'il ne voyait pas réellement ce qui se trouvait sous ses yeux.

Juste avant que la bouteille atteignit la tête de la créature, Eugénie ferma les yeux, non pas pour se protéger des éclat de verre, mais pour puiser de la volonté qui, si il lui commençait à manquait, elle risquerait de ne pas aller au bout de son geste. L'instant fut brève mais lui parut durer des heures. Plusieurs questions bousculèrent son esprit : Est-qu'elle ne va pas rater son geste ? Sera-t'il assez puissant pour être efficace ? Et si il ne l'était pas, que ferait-elle ensuite ? Finalement, la bouteille s'écrasa violemment sur la tête du monstre, dans un bruit de verre cassé, sans que celui-ci n'esquisse une quelconque esquive. Il s'écroula dans la mousse qu'avait produit le champagne pendant le choc, sa tête parsemé de bouts de verre. "Il a eu son compte" pensa Eugénie.

Elle se retourna et vit le type la remercier pour son acte. Eugénie lui rendit un sourire pour seule réponse, même si au fond elle, elle ne comprenait toujours pas comment elle avait pu faire ce qu'elle venait de faire (elle qui est naturellement pacifique). C'est ça que l'on appelle ~L’instinct de survit~ ?

Alice n'en voyait pas le bout, elle bataillait avec fougue mais à cinq contre une, les auspices ne semblaient pas en sa faveur. Alors qu'une main griffue lui saisissait la cheville, un cri aigu s'échappa de sa gorge et un frisson de dégoût lui parcourut la moelle épinière. Elle n'était pas encore passée experte en la matière, mais elle avait fini par conclure qu'il ne fallait surtout pas se faire mordre par ces créatures. Sa situation actuelle allait plutôt à l'encontre de cette mise en garde et elle fermait déjà les yeux, presque résolue à son triste sort, lorsqu'un homme vint à son secours depuis les escaliers. Un bruit sourd, un relâchement dans la prise de sa cheville, autant d'indices qui lui soutirèrent un soupir de soulagement tandis qu'il exterminait encore un de leurs agresseurs.

Alice tenta de bégayer sa gratitude mais l'homme l'enjoignait déjà à remonter aussi sec. « On remonte ?! » Sa question ne cherchait pas vraiment de réponse, elle avait bien compris la consigne et il remontait déjà les marches quatre à quatre. Elle n'attendit pas franchement de se retrouver de nouveau seule et après s'être assurée que la créature relevée était tenue à l'écart par sa queue de billard, Alice suivit prestement son sauveur jusqu'à l'étage. Elle était essoufflée et l'adrénaline lui faisait pulser les tempes avec énergie mais elle ne comptait pas se relâcher trop longtemps car le danger était toujours à leurs trousses.

Avec le retour de la lumière, le palier paraissait moins dangereux, et un vrai carnage tapissait l'endroit qu'elle avait fuit quelques minutes auparavant. Elle était légèrement soulagée de trouver des gens mais ce qui l'intéressait à présent que la voie était dégagée, c'était ce qu'elle avait cherché tantôt, les clés des voitures du showroom...

Très pragmatique, Alice saluera probablement poliment les survivants après avoir repris son souffle, mais leur fera la conversation tout en cherchant son trésor dans les pièces enfin mises à sa disposition.

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Reprenant son souffle, l'employé de la concession tenta de faire un résumé de la situation.

"Bon... Y'a encore un de ces machins en bas, mais c'est pas un problème... enfin si on fait gaffe... Ensuite c'est pas vraiment des secours qui sont venus... Enfin on s'en contentera..."

Il se tourna alors vers la lycéenne afin de lui poser quelques questions.

"Dis-moi petite, qu'est-ce qu'il se passe dehors... et comment t'es arrivée jusque ici ? On peut sortir ? C'est sans danger ?"

Avant qu'elle n'ait pu répondre, l'homme en costume ouvrit pour la première fois la bouche et s'adressa au mécano.

"- Donnez-moi vos clefs.
- Quoi ?
- Donnez-moi vos clefs.
- Z'êtes pas sérieux là ! C'est pas le moment."

L'homme en costume sortit une arme à feu de sous sa veste, un pistolet, et il pointa la canon vers l'homme, tout en gardant en vue les deux femmes.

"J'ai dit : donnez-moi vos clefs."

Visiblement il ne plaisantait pas et était prêt à tirer, peut-être même à les tuer tous. Pendant ce temps, le zombie qu'ils avaient oublié au sous-sol montait lentement les marches, attiré par le bruit de ses congénères dans la rue, qui tapaient toujours à la porte vitrée.

Alice n'avait pas vraiment fait attention à l'allusion du mécano sur les secours, elle avait envoyé un regard circulaire à la recherche de son trésor et avait par hasard compté que deux autres personnes étaient à l'étage. Alors qu'elle avait esquissé quelques pas pour s'avancer dans la pièce et commencer à fouiller, son sauveur l'interrogea sur les conditions extérieures. « Et bien... » Sans lui laisser le temps de résumer la situation extérieure, l'autre homme l'interrompit en abordant un sujet qui lui fit tendre l'oreille. Elle n'eût malheureusement pas le loisir d'en savoir plus car il employa brusquement la menace, et pas la moindre.

Alice se figea et observa l'homme armé non pas avec la crainte qu'elle avait ressentie pour les créatures, mais avec le mépris qu'elle réservait à ses congénères les plus répugnants. Elle garda cependant un ton neutre, celui-là même qu'elle employait couramment et duquel se dégageait toute sa lassitude habituellement. « De quelles clés parlez-vous ? Si vous aviez une arme, vous auriez pu vous en servir plus utilement et plus tôt tout de même... » Il n'était pas très malin de titiller un homme fébrile comme il paraissait l'être, mais Alice avait du mal à rester raisonnable face à d'aussi rebutants personnages. Il n'était pas courant de posséder une arme à feu au Japon, il ne pouvait s'agir que d'un truand, un criminel, ou un étrange fanatique. Il ne semblait pas possible qu'il soit membre d'un corps de défense civile si l'on se fiait à son attitude.

Elle pouvait peut-être lui faire lâcher l'arme avec un coup sec de sa queue de billard, mais encore fallait-il détourner son attention pour qu'il ne tire pas accidentellement sur n'importe qui. Elle était également intéressée par cette histoire de clés, puisqu'elle en cherchait justement. Se pouvait-il que le maintenancier soit en possession de sa voie de secours ? Ne sachant pas trop ce qu'elle devait attendre de l'autre jeune fille, elle poursuivit : « Je ne vois pas ce que ça va vous apporter de menacer le peu d'alliés qu'il vous reste encore. Dehors c'est l'apocalypse. Il vaudrait mieux chercher ensemble une façon de s'en sortir vivants. » Ca n'avait pas grand mérite comme discours naïf, mais à défaut elle l'occuperait peut-être, et pourrait déceler ses réactions.

Alors que le type, qu'Eugénie avait sauvé, remonté avec une nouvelle personne, l'autre personne, qui n'avait pas bougé depuis tout ce temps, se mit enfin à agir mais dans le mauvais sens du terme. A l'aide d'une arme à feu, il tenait en joue les 3 autres survivants avec une idée en tête : Obtenir le trousseau de clé du mécano.

Le champagne moussait encore aux pieds d'Eugénie : essayer de courir en direction de l'homme armé serait fortement risqué, non seulement parce qu'il était armé mais en plus, le sol était glissant. Aucune action de désarmement serait possible et, de toute façon,Eugénie ne serait pas comment s'y prendre (n'étant pas doué pour le désarmement). Elle essayera de parler avec lui, de le calmer.

Elle fut prit de court par la nouvelle arrivante qui lui apprit en même temps que, ce qu'elle avait vu dans cette pièce, se passait aussi à l’extérieur et vu comment elle avait comparait cela, il se pourrais que ça soit bien pire. Eugénie voulut se retourner, très rapidement, vers cette fille, ignorant complètement le type, pour avoir plus d'information mais son pied droit glissa sur la marre de champagne, lui faisant perdre l'équilibre, et tomba vers l'avant. Elle mit ses main devant elle pour se protéger, mais ce fut un mauvais réflexe car le sol était aussi parsemé de bouts de verre. Elle pria au font d'elle pour ne pas être trop blessé par cette chute.

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