Déjeuner de la Mort...

Jetant un bref coup d'œil autours d'elle, Noriko pût voir à quel point la situation pouvait être gore avec du sang maculant les sols et des cadavres mutilés par terre... Elle avait vu pas mal de sang dans sa vie mais là, elle devait admettre que même pour son standard, c'était quand même dégueu. En fait, ce qui l'avait le plus impressionné était de voir les mains du gardien face à lui voler à cause d'un plateau en métal! Son compagnon devait vraiment frapper avec la force d'un bulldozer là! Ou alors les plateaux n'étaient pas vraiment conformes avec des bords affûtés comme des lames de rasoir.
Quoi qu'il en soit, sans attendre, Noriko planta le couteau rapidement sous le menton de son adversaire en émettant un cri de triomphe quand celui-ci ressortît par sa joue. Un moment de joie non contenue fût ce qui suffit alors à se faire agripper. Paniquée et estomaquée, l'agente murmura en contemplant le couteau.
- No... That cannot be...
Elle ne resta pas immobile très longtemps, juste quelques centièmes de seconde nécessaires à confirmer ce qu'elle pensait et redoutait depuis le début : ils étaient bien face à ces morts-vivants de légende... Même si elle n'avait pas touché le système nerveux, un coup pareil était porté si prêt du cerveau que le choc devait réussir à sonner un être humain normal pour quelques secondes au moins! Et là rien! Plus le temps passait, plus elle se disait que c'était la seule explication rationnelle... Une explication qui pourtant ne l'était pas rationnelle!
Cela dit, Noriko ne resta pas immobile en pensant à tout cela : elle leva brusquement ses bras à la manière d'un superman faisant ressortir ses muscles pour se dégager de la prise qui ne devait pas être bien ferme puisqu'il n'avait plus de mains pour la verrouiller. Elle enverrait ensuite un violent coup de pied dans la jambe pour briser sec le genou et faire tomber ce bonhomme à terre... Ne resterait alors plus qu'à extirper le couteau violemment de la blessure pour le planter dans la boîte crânienne à la place.
Le plan était donc rôdé, restait à savoir s'il allait marcher, sachant que sa priorité absolue restait de toute manière de se dégager.

Mihael avait pas mal bourlingué, dans le passé. Entre les défis que se lançaient les gangs, les combats de rues, les vengeances, les duels illégaux et autres, il avait apprit à se battre et s’était forgé un physique en conséquence. Oui, Mihael était plutôt du genre costaud : il était à peu prêt capable d’envoyer à terre l’individu moyen d’un bon coup de poing bien placé. Mais même s’il avait une force non négligeable, il n’aurait jamais dû être capable de trancher un membre humain avec une arme aussi improvisée qu’un plateau. Entailler la chair, sans problème. Briser ou disloquer les os, à la rigueur. Mais pour couper net un membre humain, la force brute n’est plus suffisante : il faut une arme extrêmement tranchante. Et si les plateaux étaient des armes aussi dangereuses, il devrait théoriquement y avoir un taux de mortalité plus important dans les restaurants que dans n’importe quelle poudrière de la planète. Le vigile s’était-il déjà fragilisé le poignet ? Ca n’expliquait en rien que sa main ait volé : non, il y avait vraiment quelque chose de profondément anormal qui était en train de se dérouler.

Sauf que ce n’était pas vraiment le moment de se poser des questions sur le pourquoi ou le comment. Si Mihael avait eut la présence d’esprit de se reculer, ça n’avait pas été le cas de sa compagne de lutte. Et ce qui devait arriver arriva : elle se fit attraper ! Et ayant déjà put constater l’appétit monstrueux du groupe de cinglés, Mihael ne donnait que de très faible chance de survie à son acolyte, si la situation demeurait telle qu’elle était actuellement. Sauf qu’il n’était pas question de la laisser se faire dévorer comme ça ! Le jeune homme n’était pas spécialement du genre altruiste, mais dans des cas comme celui-là, un minimum d’entraide était de mise. Il ne réfléchit pas spécialement au niveau de dangerosité de son idée : il préféra la mettre tout de suite en application.
La priorité, c’était d’empêcher les morsures. Aussi fallait-il à tout prix créer une sorte de barrière entre les deux partenaires de cette danse morbide. Mihael attrapa donc son plateau à deux mains, se glissa donc dans le dos du vigile et fit passer sa pseudo-arme devant le visage de ce dernier. Déjà, ça l’empêcherait de se rassasier. Mais afin de parachever le tout, Mihael prit appui avec une de ses jambes sur le dos de l’agent de sécurité. Et il se servit de ce point d’appui pour tirer un grand coup sur son plateau, espérant l’encastrer dans le visage de son adversaire. On put entendre un grand bruit métallique lorsque le crâne rencontra le métal. Au pire, il lui brisait le nez. Au mieux, il pouvait lui faire le coup du lapin. Dans les deux cas, ce fou furieux lâcherait sûrement prise et on pourrait se concentrer à nouveau sur le véritable problème : le mettre hors d’état de nuire.

Sauf que Mihael était du genre à prendre le moins de risque possible. Il remit donc un coup de plateau supplémentaire, histoire de fignoler le tout. Mais il n’était pas question de risquer sa peau inutilement. Ayant déjà vu de quoi ces forcenés étaient capable, Mihael se tenait prêt à utiliser son point d’appui dans le dos de son adversaire pour se projeter en arrière au cas où un certain individu aurait envie de changer de casse-croûte.

Spoiler:

[Hrp: Désolé du trop grand retard.]

Hé voilà ce qui arrivait quand on foncait dans les tas un peu trop vite sans organiser une seule stratégie. On se retrouvait avec un zombie avec deux gros moignons qui essayent de vous dévorez. La prochaine fois que Madame se préparerait à attaquer le zombie le plus costaud, faudrait peut-être qu'elle pense aux conséquences de ses paroles. Et à respecter le style du cuistot. Le couteau de la folle avait été planté dans le mento du monstre, ressortant par une joue, alors que le derneir moignon avait été créer par le pseudo-pyromane. Ils n'étaient plus que dix-huit humains cotnre quatre zombie, dont le colosse, ancien agent de sécurité.

Tandis que le chef, Alek' et crâne luisant essayait de barricader la sortie de secours avec ce qui leur tombait sous la main, il restait seulement trois zombies contre treize survivants. Divanov avait les yeux rivés sur Madame et pyromane-san. Pyromane avait, en effet, plaqué son plateau dans la face dégueulasse du zombie, l'empêchant de mordre Madame la folle. Alekseï finit par soupirer et lança un regard au patron qui lui fit un signe de la tête. Le paresseux sortit son couteau et avança, tout en tremblant, en direction des deux combattants. Si eux étaient des gens costauds, le cuistot Russe, lui, n'avait presque jamais fait de combat. Sauf que la, il affrontait un colosse zombie avec un couteau de cuisine. Qui sait ce qui allait arriver?

Plus il se rapprochait, plus les sueurs frodies et les tremblements se multipliaient. Quand il fut finalement face au combat, il ferma les yeux, prit son élan pour donner un coup d'un maximum de force et assena un puissant coup de couteau sur le côté de la tête du zombie. Enfin, il esperait avoir réussi...

[Post court, désolé]

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Contrairement à ce qu'elle espérait, la force de Noriko ne suffit pas à se défaire de l'étreinte, pourtant sommaire, du mort-vivant. Celui-ci eut le visage écrasé par les deux coups de plateau mais ne semblait pas ressentir la douleur et gardait toujours sa prise sur l'américaine qui se débattait inutilement. Cependant le cou du mort-vivant avait craqué et pendait désormais dans un angle impossible. Avec un mouvement brusque il parvint à faire lâcher son arme improvisée à Mihael et tenta de mordre sa victime, cependant il ne parvint qu'à lui donner un coup de plateau en ouvrant et fermant en vain sa bouche. Le coup de couteau supplémentaire du cuisinier ne changea pas grand chose et l'arme se coinça dans la gorge de la créature. Au vu de l'état de son cou il ne serait plus bien difficile de la détacher entièrement de son crâne, cependant savoir qu'il était encore vivant et potentiellement dangereux après avoir prit des coups pareil montrait qu'il n'avait plus d'humain que son apparence et qu'il transgressait les limites communes de la vie et de la mort.

À côté les derniers zombies étaient éliminés après avoir mordu deux autres hommes qui durent être achevés. Il ne restait donc plus en vie que seize personnes et en non-vie le colosse ex-agent de sécurité du cente-commercial, noir, deux mètres sept, cent quatorze kilos, le cou brisé et les deux mains coupées.

Spoiler:

Contrairement à ce qu'elle aurit pût penser, le zombie conservait une certaine force ce qui n'était après tout pas vraiment contraire aux différentes légendes à propos des différentes morts-vivants. Néanmoins, elle fût quand même surprise de voir que le zombie pouvait encore bouger après s'être fait briser les cervicales... Signe Qu'il n'avait pas dût forcer assez fort pour déchirer la moelle épinière ce qui restait possible mais étonnant, ou alors et ça c'était la merde : ils n'utilisaient pas leur systèmes nerveux afin de contracter leurs muscles ce qui rendrait les combats à venir sans doute plus difficiles pour plus de fun...
Quoi qu'il en soit, l'heure n'était pas à la réflexion mais bel et bien au combat et malheureusement, bien que ce truc soit maintenant dans un état absolument ridicule, il était toujours une menace à court terme en particulier pour elle...
En out cas elle devait une fière chandelle à Mihael dont l'excellente idée venait probablement de lui sauver la vie. Néanmoins, restait quand même à se dégager et pour cela, pour forcer sur les muscles nécrosés du zombi, Noriko entama une manœuvre risquée mais quitte ou double (double si elle le faisait rapidement), elle ramena ses deux genoux contre la poitrine du zombie et se servît de ses quadriceps (les muscles les plus puissants du corps) afin de forcer sur l'étreinte du zombie et s'en défaire. Si à un moment, elle réussissait ) dégager ses bras, elle essaierait de tordre davantage le cou du bonhomme histoire de bousiller complètement la moelle épinière et donc d'être tranquille avec lui après.

Il faut le reconnaître, tout ne s’était pas passé aussi bien que Mihael l’espérait. Il est vrai qu’il avait empêché une de ses congénères de finir en casse-croûte, mais la menace principale demeurait toujours présente et visiblement pas contente. Pourtant, lorsqu’il avait vu la nuque de l’ancien agent de sécurité se tordre, il pensait avoir réussi son coup. Après tout, c’était un des moyens les plus efficaces pour envoyer n’importe quel être humain ad patres. Sauf que Mihael eut la mauvaise surprise de voir le forcené se débattre et tenter de contre-attaquer. Cette improbabilité le prit totalement au dépourvu, à tel point qu’il en lâcha son arme improvisée. Il aurait put se retrouver dans une situation très délicate s’il n’avait pas prit ses précautions un peu plus tôt. Il appliqua donc son plan et s’écarta à l’aide d’une puissante détente de ses jambes. Cependant, bien qu’il ait prit appui sur la colonne vertébrale du vigile, il doutait d’y avoir mit assez de force pour la lui briser.

Mihael profita de sa retraite pour jeter un coup d’œil autour de lui. Visiblement, il ne restait plus aucun cinglé, à l’exception du vigile. En revanche, le nombre de sains d’esprit avait drastiquement diminué. Et si on pouvait craindre que les pertes n’augmentent encore plus, si rien n’était fait pour se débarrasser du dernier danger présent dans le restaurant. Sauf que pour régler ce problème, il était préférable de s’approcher bien armé. Et l’arme de Mihael reposait à présent aux pieds de son adversaire. Beaucoup trop proche pour tenter de la récupérer. Il se mit donc à chercher des yeux un substitut. Et si possible, quelque chose d’efficace. Car on ne pouvait pas dire que les coups de couteaux aient eut le moindre effet, jusqu’à présent. Sauf que dans l’immédiat, il ne trouva rien de potentiellement létal. A défaut d’autre chose, il décida d’adopter la même méthode qu’il avait réprouvé un peu plus tôt : il attrapa la chaise la plus proche à deux mains et se précipita afin de l’abattre le plus violemment possible sur la tête de l’ex-vigile. Il ne voyait pas trop comment le bestiau pourrait résister à un coup pareil. Et étant donné que tout ses congénères avaient finis par être mit hors d’état de nuire, il en irait forcément de même pour lui. La seule véritable précaution que prit Mihael fut de faire attention aux positions et aux actions de ses deux congénères. Il aurait été stupide d’attaquer si l’un d’entre eux tentait déjà quelque chose : il y avait trop peu de sain d’esprit dans ce restaurant pour qu’on puisse se permettre le moindre cadavre supplémentaire !

*Oh merde. Mon couteau est prit dans la gorge de ce zombie, qui essai de bouffer Madame et il a même résisté au plateau du pyromane. Il est vraiment fort!*

Alek' écarquilla les yeux de surprise, quand, effectivement, les attaque du trio n'eurent aucun effet. Bien que ntout les zombies aient été éliminés, ils étaient encore en prise avec le plus fort, qui ne semblait pas près de lâcher sa proie, qui ramena ses deux genoux contre la poitrine du zombie, sûirement pour pouvoir le pousser et ainsi se sauver la vie. Le pyromane, lui, avait reculé, examinant les alentours cherchant probablement quelque chose qui lui servirait à finir de tuer le zombie. Et c'est à ce moment là que Divanov constata qu'il avait toujours le manche de son couteau dans les mains. Il essaya de retirer son arme blanche, tirant de toute ses forces, quand il lâcha, reculant pour laisse son compagnon d'apocalypse défoncer le crâne du mort-vivant avec la chaise qu'il venait de ramasser. Enfin, si il réussissait. Le zombie semblait, en tout cas, presque intuable, ssa tête semblant être son seul point faible et il semblait aussi être plus fort que la moyenne des gens. Finalement, il ne semblait pas ressentir la douleur, chose très chiante puisqu'il y aurait probablement d'autre de ces créatures aux alentours.

Du sang, des organes et des résidus d'os, voilà tout ce qui était dispersé dans la cuisine. Les résidus de nourriture qui tombaient sur le plancher se mêlaient maintenant aux résidus organiques, créant une sorte de pâte brune puante qui pourrait faire vomir n'importe qui. Enfin, l'odeur des cadavres étaient insupportables. Est-ce que les survivants réussiront à vaincre le colosse zombie? Est-ce que ça va puer comme ça partout? Vous le saurez, au prochain épisode!

[Hrp: Désolé encore du court post]

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Malheureusement la rigidité cadavérique eut raison des muscles les plus forts de l'être humain et Noriko ne gagna que quelques millimètres. Elle aurait peut-être fini par se dégager mais la chaise de Mihael frappa le zombi et termina de briser son coup. La tête de la créature tomba au sol et roula sur quelques mètres. Son corps tomba lourdement au sol, écrasant au passage Noriko. Il la tenait toujours fermement mais avec l'aide des autres survivants ils parviendraient sûrement à la libérer.

Maintenant que la peur était parti, l'heure était aux sanglots. Parmi les 16 survivants, six étaient des enfants et trois étaient trop vieux pour se battre. Parmi les autres il y avait l'homme chauve au crâne lustré, le patron de l'établissement, Noriko, Mihael, Alekseï et deux autres personnes. L'un était un membre du personnel, un homme maigre qui ne parlait pas beaucoup et qui s'était armé d'une poêle, et l'autre était une autre cliente, la mère de deux des six enfants, encore sous le choc d'avoir du tuer son propre mari parce qu'il avait été mordu.

Tout ce petit monde restait là, reprenant ses esprits et essayant de digérer ce qui venait de se passer, ne sachant pas ce qu'il allait leur arriver maintenant ni ce qu'ils devaient faire.

Noriko, d'abord soulagée de voir la vilaine tête voler quelques mètres plus loin, laissa échapper un "ho ho" en voyant que la tétanie musculaire la maintenait prisonnière alors que le cadavre lui tombait sur le coin de la tronche.
Même si les gens ne s'étaient pas trop remués jusqu'à présent, elle comptait quand même sur leur générosité pour la sortir de dessous le cadavre qui venait de lui tomber sur la tronche aussi ne s'efforça-t-elle pas trop malgré qu'elle commençait à manquer d'air : autant essayer de tenir le plus longtemps possible que de perdre bêtement son oxygène en se débattant sans se dégager.
elle sortît donc de dessous le bonhomme en remerciant à tour de bras tous ceux qui l'aidaient et alla se coller contre un mur pour se sortir une cigarette. Certes il était interdit de fumer dans le restaurant mais là, c'était le cadet de ses soucis, après ce qu'elle venait de vivre elle avait besoin de décompresser un peu.
Elle aperçu un peu plus loin une femme et sa progéniture endeuillée par la perte de leur père. Elle eu un pincement de cœur pour eux avant de se reprendre : l'heure n'était pas aux sentiments, et après tout elle-même avait élevé ses enfants sans père... Ce qui devait pas leur avoir réussit pour être condamnés aux travaux forcés à 15 ans... C'est vrai...
Quoi qu'il en soit, la vie devait continuer, c'était pas une simple phrase qu'on lance pour consoler mais la réalité dans ce cas de figure. Retirant sa cigarette, elle s'adressa au reste du groupe.
- On ne peut pas rester ici indéfiniment, le volet ne tiendra pas indéfiniment sans compter que les cadavres devraient commencer à se décomposer d'ici à quelques heures...
Ce qui était forcément vecteur de virus mortels à plus ou moins long terme. Elle tira une autre bouffée avant de compléter.
- Les conduits d'évacuation me semblent être la seule alternative restante...
A moins que personne ne tambourine à l'issue de secours?

Au final, les choses ne se finissaient pas trop mal. Certes, il y avait un nombre conséquent de décédés, mais au moins Mihael était en vie. Rien que pour ça, il continuait à se dire que l’issue avait été favorable. Sauf que maintenant que tout danger immédiat était écarté, il convenait de réfléchir sérieusement à la suite des opérations. Parce que rester terré ici n’était pas envisageable : Mihael n’en avait ni le temps, ni l’envie. Sauf que bizarrement, lorsque celle qu’il venait de sauver in extremis des griffes d’un fou furieux proposa un plan de fuite, il ne fut pas très emballé.
Le premier point qui gênait Mihael, c’était l’idée de groupe qu’une bonne partie des survivants semblait avoir considéré comme acquise. Pas que le jeune homme rechigne à l’idée d’entraide mutuelle, mais une bonne moitié de ceux qui s’en étaient sortie ne servirait à rien en cas d’altercation. Deuxième chose douteuse : certains semblaient s’être imaginés que des flots de dérangés les attendaient, massés derrière les deux sorties conventionnelles. C’était hautement fantaisiste ! Si on suivait la loi des probabilités, il ne s’agissait probablement que d’un incident isolé. Il suffirait peut-être de piquer un sprint pour s’éloigner du centre commercial et le problème serait résolu.

Seulement, c’était une solution beaucoup trop optimiste pour que Mihael en tienne compte. Dans le pire des cas, les cinglés se trouvaient ailleurs que dans le centre commercial : prudence, donc ! Il ignora superbement la proposition de fuite pas les conduits d’évacuation et décida plutôt de sortir son portable. Il devait vérifier quelque chose de toute urgence. Mihael composa rapidement le numéro de son appartement et porta le téléphone à son oreille. Il attendit, anxieux, que quelqu’un vienne décrocher. Malheureusement, l’appel ne passa pas. A la place, il entendit la voix monocorde de la compagnie téléphonique qui lui annonçait que le réseau était saturé d’appel et que sa demande ne pouvait malheureusement pas aboutir. Réseau de merde ! Il eut le même problème lorsqu’il tenta de se connecter au réseau Internet. Apparemment, la connexion s’effectuait sans problème, mais le nombre de demande était trop important pour avoir un retour quelconque.
En clair, soit un mécanisme de brouillage avait était mit en place dans le centre commercial, soit toute la ville avait décidé de se servir de son téléphone en même temps. Avec un soupir exaspéré, Mihael rangea son portable au fond de sa poche. Il se décida alors à évaluer la suggestion qui venait d’être faite au groupe. Car si tout le monde avait entendu et comprit, personne ne semblait prêt à donner une réponse définitive.

« Vous me croyez si vous voulez, mais je suis totalement pour quitter ce trou. Par contre, avant d’abandonner un endroit qui nous offre quand même une certaine sécurité, ce serait pas mal de savoir ce qui nous attend dehors. Enfin… Moi, je dis ça… »

Mihael disait juste ça dans l’intérêt du groupe. Au pire, il pourrait toujours se faire une idée de la situation à l’extérieur s’il entendait des cris d’agonie lorsque les premiers survivants se retrouveraient dehors.

« Le souci, c’est que les réseaux sont morts. Donc, ça va être chaud pour se faire une idée de ce qui se passe ailleurs. Quelqu’un a une idée ? »

Il s’était à peine intéressé aux autres survivants. Qui ils étaient, il s’en moquait. L’important, c’était de savoir si ils pouvaient servir à quoi que ce soit lorsqu’il serait temps de quitter cet Enfer. Mihael préssentait déjà que certaine personne seraient de véritables poids morts. Encore un problème avec lequel il faudrait compter…

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L'odeur du sang et des cadavres commençait à devenir difficilement supportable. Mêlées à celles du poisson cru et des algues cela devenait une aberration olfactive. Cinq des six enfants s'étaient mis à pleurer et semblait s'être donné le défi d'être les plus insupportables possible. Le sixième fixait un des cadavres, sans bouger, comme s'il n'était qu'une statue.

Le patron de l'établissement se grattait la tête, se demandant comment il allait pouvoir rendre à nouveau son restaurant présentable et comment il allait faire avaler ça aux assurances, à tout les coups il ne serait pas remboursé et il allait encore devoir s'endetter alors qu'il venait à peine de rembourser son crédit pour la location du bail commercial.

L'employé maigre regardait la trappe d'aération de la cuisine, près du plafond, à quelques deux mètres quarante du sol, se demandant où sortir par là allait bien pouvoir les mener.

La mère de famille tentait de calmer ses deux enfants, en vain et les plus vieux du groupes essayaient de rassurer les trois autres, avec guère plus de succès.

Dehors les zombies s'acharnaient sur le rideau métallique, comme s'ils étaient galvanisés par les cris et les pleurs des enfants. À les entendre taper ils devaient au moins être une trentaine devant le restaurant.

Malgré un instinct maternel qui n'était quand même pas refoulé chez Noriko, Le fort potentiel énervant des gamins couplé à la situation incroyablement merdique qu'était la leur avait vraiment le don de lui taper sur le système de manière relativement intense.
Cela dit, malgré le caractère relativement oppressant de la situation, il aurait vraiment fallût être un méchant croque-mitaine pour ne pas comprendre le traumatisme des gamins consécutif à un tel déferlement de violence. De toute manière, essayer de les calmer aurait probablement été une perte de temps vu comme ils étaient partis... Par conséquent il importait donc de se concerter et de trouver VITE une solution à ce bourbier puisque le rideau de métal, même s'il était relativement solide, n'allait pas duré plus de une heure sous une telle pression de la part des zombies.
Noriko regarda ensuite les deux issues potentielles qu'étaient la porte de derrière et la bouche d'aération... La première serait au final, envisageable uniquement si les gosses finissaient par se taire ce qui la ramena au problème premier : les faire taire.

L'espionne se rapprocha donc des enfants tout en donnant des instructions à son collègue d'infortune.
- Évacuer par l'aération sera très long et fastidieux... essayez quand même de voir si ya pas moyen de passer par l'issue de secours s'il vous plaît...
Au pire, le passage pourrait toujours être forcé en utilisant une benne à ordures à roulettes mais bon... Ce n'était pas vraiment Dead rising et cela, Noriko en était consciente. Essayant de se remémorer ses actions en tant que mère, Noriko envisagea plusieurs possibilités : le sermon en les exhortant à agir comme des hommes, les gifles, l'argument de la raison en disant qu'ils se feraient tous bouffer s'ils ne la fermaient pas, les menaces ou bien des choses plus soft tels que le discours consolateur sur la vie après la mort, les promesses que tout allait bien se passer etc... Par anticipation, elle devinait que rien de tout cela ne marcherait sans doute, elle était impuissante, aussi fît-elle avec beaucoup de sincérité quelque chose qu'elle n'avait fait depuis des années et s'agenouilla avant d'enlacer lentement les trois mioches. Elle détourna du mieux qu'elle le pouvait leur tête du spectacle abominable sous leur yeux et commença à chanter. Ses références étaient avant tout Américaines mais puisqu'elle connaissaient quelques berceuses Japonaises, relativement apaisantes, elle commença à le chanter doucement en balançant très légèrement ces enfants.

Ils étaient trois, pas deux mais il n'empêchait que cela réveilla des souvenirs particulièrement intense dans le cœur de cette tueuse relativement froide et détachée : tandis qu'elle chantait, des larmes coulèrent de ses yeux alors qu'elle repensait au contact qu'elle avait avec ses propres enfants dix ans plus tôt...

Au final, quand il s’agissait d’effectuer des actions concrètes et utiles, il ne restait plus grand monde. La mère et les gosses ne servaient à rien, la violente s’était transformé en mamie gâteau, le patron ne s’intéressait qu’à son fon de commerce et le cerveau du maigrichon semblait s’être mit en pause. Donc au final, même si on ne lui avait pas demandé, Mihael aurait quand même été celui qui était obligé de se bouger pour faire avancer les choses.

« Ouais… Après tout, c’est pas comme si j’étais le seul qui puisse servir à quelque chose, ici… »

Résigné, il se dirigea vers la sortie de secours. Il eut un léger rire lorsqu’il se rappela quelles difficultés il avait eut pour y accéder quelques minutes auparavant. Mais il fallait reconnaître qu’avec les trois quarts des clients en moins, les choses ne pouvaient qu’être plus facile. En essayant de ne pas faire attention à la berceuse qui lui cassait à peu prêt autant les oreilles que les braillements des gosses, Mihael commença à retirer les différents éléments de la barricade de fortune qui avait été dressé devant l’issue du restaurant. Rien de bien compliqué…
Quand l’espace fut dégagé, il s’approcha de la porte et colla son oreille contre celle-ci, espérant repérer un quelconque indice sur la situation à l’extérieur. Sauf que bien évidemment, ce fut peine perdue. Que ce soit parce qu’il n’y avait aucun danger, que la porte était trop épaisse pour entendre quoi que ce soit ou que les mômes l’empêchaient de distinguer le moindre son, Mihael ne parvint pas à se faire le moindre idée de ce qui l’attendrait lorsqu’il ouvrirait cette porte. Et vu qu’il avait déjà put avoir un aperçu de la brutalité des tarés qui avaient attaqué le restaurant, il préférait choisir une méthode prudente.

Le jeune homme empoigna un hachoir qui traînait au sol et posa sa main libre sur la poignée de la porte. Son objectif était de l’entrouvrir le plus délicatement possible et juste ce qu’il faudrait pour se faire une idée de la situation. Mais il se concentrait surtout pour refermer la porte le plus vite possible au cas où quelque chose ou quelqu’un d’hostile le repérait. Et pour peu qu’il ne soit pas assez rapide… Et bien, disons qu’il n’avait pas empoigné un couteau de boucher parce que ça faisait joli !

Lentement, il abaissa la poignée.

Après l'ouverture de la porte, une surprise arriva à l'ancien pyromane, une nuée de rats essayait de s'enfuir tant bien que mal, et en couinant, vers les issues qu'ils pouvaient trouver. On dit que un rat très effrayé peut mordre n'importe qui, quitte à y laisser sa vie. Après ce remue ménage, on pourra voir que la rue n'était autre qu'une petite ruelle en forme d'impasse. Vers le fond de l'impasse, la ruelle était remplie de bennes à ordures, on pourrais trouver des choses intéressantes dedans si les personnes concernées seraient prêt à perdre une partie de leur fierté. Tout au fond de l'impasse, un mur de 2 mètres et demis de hauteur environ était un peu trop haut pour être chevauché facilement, mais avec un peu d'esprit malicieux, cela ne serait pas un problème. De l'autre coté de la voie, on pouvait voir un croisement mais cela rapprochait de trop vers les zombies, mais le chemin était plus simple par là, et si tranquille. Le reste de la ruelle n'était composé que de murs de plus de 6 mètres de hauteur et des fenêtres fermées solidement à l'aide de volets d'acier.

À l'intérieur du restaurant, les événements devenaient de plus en plus désastreux. Les grilles métalliques commençaient à plier face aux assauts des monstres avec un bruit effroyable, ce qui rendait encore plus insupportable les geintes des gamins. Le patron était complètement dépassé par les événements et restait figé, il serait un bon compagnon de route encore si vous arriviez à le convaincre de vous suivre en quittant son restaurant adoré. Dans la conduite ventilée, on pouvait sentir un léger souffle, elle était sûrement en marche, s'y aventurer serait aller droit à la mort, à moins de la couper.

La situation devient préoccupante, agissez vite, ou la mort se fera une joie de vous cueillir.

Essayant dans un premier temps d'être tendre avec les enfants, Noriko fût plus inquiète qu’agacée par la suite quand elle se rendît compte que la grille n'allait pas mettre longtemps à céder, il fallait donc évacuer tout le monde et elle n'avait plus vraiment le temps de consoler les gosses... Le problème c'est qu'une fois dehors, les faire taire serrait vital or s'ils ne se calmaient pas très vite, il ne resterait qu'une seule solution que Noriko envisageait de plus en plus sérieusement...
Le problème c'est que ce serait de sacrés poids morts à déplacer, elle se dirigea donc vers les autres adultes.
- Bon, on va devoir s'enfuir par la ruelle, il ne reste que ça... Il faudra se barricader dehors mais le problème c'est qu'avec les gosses qui hurlent, on est très repérables et comme on a pas le temps de les consoler, on a pas le choix on doit les assommer. Je me charge de cette partie là mais il me faut savoir si vous êtes prêts à les transporter ?
Parce que genre, si seulement deux personnes s’avéraient prêtes à emmener les gamins, elle ne pourrait en assommer que deux ce qui poserait problème. Quoi qu'il en soit, elle demanda tout de même au type habillé en racaille si la voie était libre et si oui, elle s’affairerait à "endormir" les gamins : étranglement en ciblant spécifiquement les carotides, la perte de connaissance était quasi-immédiate et sans douleur, un point sensible du corps humain redoutable.

Les rats… Une belle saleté, Mihael pouvait le garantir. Il ne faisait pas partie de ces trouillards qui paniquaient à la vue de ce genre de bestiole, mais ça ne signifiait pas qu’il les appréciait pour autant. Aussi, lorsqu’il vit le flot de ces parasites se ruer dans sa direction, il fit de grand mouvement de jambes afin de ne pas en avoir partout. Quelqu’un qui aurait prêté l’oreille à ce moment là aurait été capable d’entendre de sinistres craquements, preuve que tous les rongeurs n’avaient pas atteint la sortie sain et sauf.
Avec un soupir exaspéré, Mihael tenta d’essuyer du mieux qu’il put ses semelles, mais au point où on en était rendu, il était peut probable d’arriver à quoi que ce soit. Bah… Il suffirait de ne pas être trop regardant niveau esthétique et odeur…

La bonne nouvelle, c’était qu’à première vue, les environs ne présentaient pas le moindre danger susceptible d’entraver la fuite du petit groupe de survivants. A première vue ! Il était absolument impossible de prévoir ce qui les attendrait au moment où ils atteindraient l’intersection. Quand au mur, ce n’était même pas la peine d’y penser. Entre adultes, pourquoi pas. Mais là, il y avait les mioches qu’il fallait prendre en compte.
Mihael fit un rapide compte-rendu aux autres, en insistant bien sur le fait que la sécurité à l’extérieur serait tout à fait relative.

« Ça a l’air dégagé. Mais je peux rien vous promettre. Si ça se trouve, on va en rencontrer d’autre dans moins de 200 mètres. »

Mais l’essentiel, c’est que dans l’immédiat, il était possible de fuir le restaurant et ses grilles qui n’allaient pas tarder à céder. Mais avant de procéder à un repli dans les règles de l’art, il fallait s’assurer que le plan était viable. Pas de chance, avec les mômes, le plan ne valait plus rien du tout.
En fait, le problème était simple : les gosses étaient trop bruyants. Si on les emmenait tels qu’ils étaient en ce moment, ils feraient beaucoup trop de bruit pour que le groupe puisse se déplacer incognito. Si on les laissait là, ça ralentirait les fous furieux, mais il y avait fort à parier que la majeure partie des survivants seraient contre cette idée. Enfin, si on les assommait (comme l’avait si bien proposé Miss Tendresse), il faudrait les transporter. Et c’était la le gros souci. Le handicap majeur lors de leurs déplacements.

« Y a quelqu’un parmi vous qui s’y connaît en addition ? Parce que moi, je compte six gosses pour cinq adultes. Je peux me tromper, mais même si trois clampin acceptent de prendre chacun deux mômes, il en restera plus que deux pour protéger l’ensemble. Je parle même pas d’en prendre chacun un, ce serait complètement stupide !»

La solution idéale serait de les faire taire sans pour autant les empêcher de se déplacer par eux-mêmes, et donc de ralentir tout le monde. Il semblerait que bien que notre femme fatale sache s’y prendre pour mettre knock-out n’importe qui, elle n’y connaissait absolument que dalle en matière de gosses. Mihael interrogea alors le patron et son grouillot.

« Plutôt que de les mettre dans les vapes et de les transformer en poids mort, il y aurait pas du ruban adhésif par ici ? Si possible, du assez épais. Histoire qu’ils la bouclent complètement pendant qu’on bougera. »

L’avantage, c’est qu’il serait possible de se déplacer tout en assurant la sécurité de tout le monde. Sans compter que si on s’en prenait au gosse, la mère était capable de faire son hystérique et il faudrait la faire taire elle-aussi. Et vu la situation, les survivant n’avaient vraiment, mais alors vraiment pas besoin que plus de la moitié d’entre fassent la sieste.

La patron répondis qu'il n'avait pas de ruban adhésif ou quelque chose dans ce genre, mais eu l'idée d'utiliser les torchons pour les utiliser comme des baillons. Les quelques parents entendant cette discussion protestaient et commençaient à paniquer sérieusement, ils étaient à deux doigts de prendre leurs gamins et s'enfuir dans la ruelle. Au bout de quelques minutes, quand le chef et son commis revinrent avec les baillons de fortune, une mère à bout pris ses deux enfants pour s'enfuir dans la ruelle, si soudainement que personne ne pu la retenir à temps. Les autres enfants pleurés du coup bien plus fort, ce qui motiva encore plus les zombies qui tapait encore plus fort sur la grille métallique.

Partir de cet endroit devenait une obligation. Si vous voulez sortir, trois solutions s’offre à vous. Vous pouvez utiliser les conduites d'aération, cela vous mènera vers le milieu du centre commerciale , le seul problème est que le passage est étroit et que les personnes à forte corpulence, dont le chef, ne pourrait l'emprunter. Vous pourrez aussi vous enfuir vers la ruelle jusqu'au croisement, comme la femme qui s'est enfui précédemment mais, dans sa fuite, elle a pu alerter quelques zombies, que vous risquez de rencontrer sur votre chemin. La dernière est de passer au-dessus du mur mais ils faudra tout faire en sorte pour pouvoir chevaucher cet obstacle et trouver une solution pour le faire, de même, pour les enfants. Si vous prenez ce dernier choix, vous vous retrouvez dans une petite cour intérieur mal entretenue d'un bar tabac.

Noriko écouta avec attention les autres propositions de celui qui semblait se positionner comme le mâle alpha du groupe. Elle acquiesça, préférant le côté pratique de sa solution à lui quand bien même les gamins ne seraient pas complètement tus.
Elle esquissa un mouvement pour retenir la mère qui se lançait dans la foule de zombies avec ses deux marmots mais même ses réflexes affutés ne furent pas suffisant pour la retenir alors qu'elle s'élançait dans la foule de zombies. Noriko souffla d'abord en passant la main sur son front avant d'abdiquer.
- Whatever... Go kill yourself if you want... Amazing how stupid people can be when they panic...
Marmonna-t-elle pour elle même avant de s'emparer d'un des torchons pour aller bâillonner un des gosses. Néanmoins, quand bien même elle sera le bâillon, elle essaya de se montrer un minimum délicate au moment de le serrer.
- C'est pas une punition, C'est pour nous protéger d'accord? Je sais que c'est pas facile mais il faut faire un effort pour ne plus faire de bruit. On vous les enlèvera dès qu'on le pourra d'accord?
Viendrait ensuite le moment de s'engager dans la rue puisqu'il était hors de question de passer par un système de ventilation encore en route d'autant qu’atterrir au milieu du centre commercial ne serait pas vraiment une avance.
Par réflexe d'opérations où elle avait dût se montrer discret, Noriko fît signe aux autres de la suivre : le mur lui semblait être a chose la plus logique même s'il convenait d'inspecter vite fait sur quoi il donnait. Noriko eu un grand sourire en voyant la hauteur du mur : 2 mètres 50 sachant qu'elle en mesurait 1,75 et était justement entraînée à franchir ce genre d'obstacles, c'était un vrai jeu d'enfant pour elle aussi se pencha-t-elle vers les autres pour murmurer :
- Je regarde juste où ça donne, je ne vous fausse pas compagnie vous inquiétez pas...
Noriko prît deux pas d'élan et prît une impulsion sur le mur latéral pour rebondir et s'accrocher en haut du mur. Elle n'eut ensuite qu'a se hisser pour voir que cela débouchait dans la cour d'un café. Elle se retourna avec un sourire.
- C'est bon, la voie est libre... Envoyez un gamin
chuchotta-t-elle encore. La technique suivante était des plus simple mais celle enseignée à la CIA, Une fois un agent en haut de l'obstacle, il fallait tendre la main pour hisser la seconde personne tout en prenant un appui ferme. Noriko était donc prête à hisser une première personne si quelqu'un faisait la courte échelle ou sautait pour agripper sa main (mais ce serait plus dur dans ce cas). Elle voyait aussi es bennes à ordures qu'on pouvait utiliser pour se hisser plus facilement mais leur déplacement ferait sans doute du bruit. Néanmoins si cette solution était retenue, elle descendrait pur les aider à bouger la benne contre le mur en la soulevant pour ne pas faire de bruit.

En théorie, il aurait put stopper la fuyarde. Mihael n’était pas en plein dans l’encadrement de la porte, mais il n’aurait eut qu’à se décaler pour se mettre en travers de sa route. Mais il ne le fit pas. Pourquoi ? Il n’aurait pas vraiment été capable de le dire. Peut-être ne se sentait-il pas concerné… D’accord, c’était dommage pour les gosses, mais une mère infoutue de comprendre la situation, ça ne pardonnait jamais. Non, la vrai raison pour laquelle Mihael n’avait pas agit était parce qu’il considérait qu’il valait mieux qu’elle pique sa crise maintenant que lors d’une situation vraiment critique. Au final, elle avait fait son choix…
A présent, il fallait juste espérer que les chances de survie du groupe seraient sensiblement améliorées avec ce départ précipité. Sauf que dans sa précipitation, l’inconsciente avait rendu inaccessible une des voies de fuite. Vu la panique qui s’était emparé d’elle, on pouvait douter qu’elle ait été capable de faire preuve de la moindre discrétion lorsqu’elle s’était rué vers le croisement. Terrain miné, donc…

Restait donc la partie d’escalade. De toute façon, cela semblait être la solution avec laquelle la majorité du groupe s’était accordé. Ainsi soit-il ! Au moins, la situation aurait le mérite d’évoluer. Une fois de plus, ce fut la manieuse de chaise qui décida de prendre le taureau par les cornes. Sans la moindre trace d’hésitation, elle escalada le mur et effectua une rapide reconnaissance de ce qui les attendait de l’autre côté. Apparemment, il n’y avait aucun danger immédiat, puisqu’elle demanda à ce qu’on lui envoie un des gosses. Apparemment, c’était les femmes et les enfants d’abord. Pourquoi pas…
Pendant que les autres s’affairaient à faire passer les mioches, Mihael revint sur ses pas afin de fermer l’issu de secours du restaurant et de la barricader sommairement. C’était du travail vite fait mal fait et ça ne retiendrait probablement pas bien longtemps la marrée de fou furieux qui n’allait pas tarder à arriver, mais c’était toujours ça de prit. Par acquis de conscience, il jeta un rapide coup d’œil à ce qui traînait dans la ruelle, au cas où il serait possible de dégoter quoi que ce soit d’utile, mais Mihael n’avait pas grand espoir. Il s’agissait de l’arrière-cour d’un restaurant, pas d’un magasin d’outillage ou d’une armurerie. Une fois sa rapide inspection terminée, le jeune homme retourna au niveau du mur, où la situation semblait avoir bien avancé. Mihael resta aux aguets le temps que tout le monde soit passé. Il aurait put jouer des coudes pour passer dans les premiers, mais vu la situation, il était préférable de faire preuve d’un peu d’esprit collectif. Surtout qu’à l’exception de la catcheuse du groupe, Mihael était le seul qui semblait capable de se battre dans l’immédiat. Le patron du resto avait encore l’air sous le choc de ce qui s’était passé et on ne pouvait donc pas espérer en tirer grand-chose pour le moment.

Lorsque vint son tour, Mihael accepta l’aide de sa compagne d’arme. Bien que grimper l’obstacle lui-même soit dans ses cordes, il n’allait pas cracher sur une aide si gentiment proposé et qui en plus avait le mérite de lui faire économiser ses forces. Au moment où il empoigna la main qui lui était tendu, il eut un léger sourire.

« Au fait, pas mal votre petit numéro de self-défense. C’était un peu balèze pour un truc qu’on apprend au cours du soir, mais au moins ça a l’air efficace. »

La cour arrière du bar avait été mal entretenue, des grosses touffes d'herbe poussaient au milieu, des mauvaises herbes grimpaient le long du mur et les fleurs qui devait jadis être belles étaient à présent fanées et cachées par les herbes folles. La cour était fermée par 3 murs et par le bar.

Le bar en lui-même était un peu plus soigné : murs blanc sans aucune fissure et la toiture bien propre. Une porte était présente sur la façade de derrière du bar, ainsi que 3 fenêtres dont une était cassée, celle qui était la plus éloignée de votre position.

Si vous regardez par la fenêtre, vous ne verrez que désordre et désolation, quelques chaises gisent sur le sol ainsi que quelques bouteilles brisées. Il n'y a personne n'y aucun son qui émane de cette pièce, hormis le bruit incessant des mouches qui sont fortement présente à cette endroit. Si vous voulez passer par cet endroit, vous pourrez vous blesser par le verre mal découpé de ladite fenêtre et vous risquez faire du bruit en marchant sur le verre brisé.

La porte n'est qu'une simple porte en bois, mais vous constaterez qu'elle est verrouillé de l'intérieur. L'enfoncer est une solution viable mais pas la plus silencieuse.

Noriko commença à hisser les niards sur le sommet du mur et, dieu merci, ces derniers n'étaient pas trop bruyants se contentant de chouiner dans leur bâillon. Par ailleurs, un immense coup de bol fût qu'aucun des zombies à la con n’eut la bonne idée (à supposer que ces trucs pouvaient avoir la moindre idée) de venir jeter un coup d’œil dans la ruelle tandis que tout le monde escaladait le muret ce qui rendît l'opération par conséquent très silencieuse (hormis les gémissements étouffés des gosses). Vînt ensuite le tour d'aider le loubard et il faut dire que l'idée de le laisser là, ne serait-ce que par pure vengeance de s'être moqué d'elle lui traversa l'esprit mais en ressortît aussitôt... Tuer de sang-froid, elle savait faire, mais elle n'avait jamais agît par caprice jusqu'ici et n'allait certainement pas commencer aujourd'hui, d'autant qu'il avait quand même révélé certains skills au combat qui pourraient bien leur être utile. C'est donc sans se forcer quelle lui tendît la main et elle félicita d'ailleurs de ce geste quand ce dernier se permît enfin un compliment plutôt qu'une pique. Ce n'était pas grand-chose mais ça faisait quand même un peu de bien d'entendre ça. Tandis qu'elle le hissait, elle aussi se permît un commentaire.
- Effectivement, il en faut plus que des cours du soir. Merci au fait pour les gamins, dire que je ne suis pas douée avec est un euphémisme, je crois que je nous aurait condamnés si j'étais allée au bout de ma pensée...
Répondît-elle avec un clin d’œil. Tandis qu'il arrivait en haut du mur. Elle ne lâcha pas sa main et sans sourciller lui mentît comme elle l'avait déjà fait des milliers de fois.
- Yukiko Kowasaki...
Et secoua cette main avec un franc sourire. Elle ne savait pas où en était la situation aussi se devait-elle de garder son identité secrète pour le moment, griller sa couverture était la dernière des choses à faire même dans une situation comme celle-ci car elle condamnait à mort à moyen terme tous ceux qui connaissaient cette identité... Noriko n'avait jamais eut à se débarrasser de témoin gênants jusqu'à maintenant et n'avait pas l'intention de démarrer aujourd'hui d'autant qu'au delà des problèmes moraux de mettre un terme à la vie de plusieurs innocents dont des enfants, il y avait tout simplement le fait qu'ils étaient bien trop nombreux pour se permettre de tous les éliminer sans qu'ils ne puissent se défendre... Attendre et aviser était donc l'unique chose à faire.
Une fois ces pseudos présentations effectuées, Noriko se jetta donc au bas du mur et se réceptionna comme une personne normale qui cherchait à faire le moins de bruit possible. On leur apprenait à la CIA comment utiliser les muscles comme amortisseurs afin de se réceptionner en faisant le moins de bruit possible mais il était inutile de leur donner des éléments qui pourraient leur faire penser qu'elle avait reçu ce genre d'entraînement... Et puis de toute façon elle n'était pas en opération et donc effectuer ce genre d’atterrissage avec ses chaussures, bonne chance.
Une fois par terre, Noriko sourît de voir qu'il s'agissait d'un bar : bouteilles d'alcool fort pour coktails molotovs, Des pieds de chaise taillées en pieu ou des pieds de table qui serviraient de battes de baseball. Ça c'était pour les armes improvisées, mais pour les armes réelles, sans doute y avait-il des couteaux quelque part et avec un peu de chance, peut-être le barman était un grand parano du genre à planquer un petit colt detective special acheté au marché noir dans le tiroir caisse et peut-être même avec un peu de chance, si c'était un immense parano un truc du genre Ithaca 37 dans un placard derrière! Mais bon il ne fallait pas trop rêver... Ce genre de truc était plus que courant aux state mais au Japon, elle était bien placée pour savoir qu'il fallait forcément passer par le marché noir.
Quoi qu'il en soit, il fallait maintenant y entrer et dans ce cas précis, la solution la plus discrète semblait bien être la fenêtre. Noriko retira donc la chemise de son tailleur emprunta le couteau du cuistot pour la découper et s'en enroula les mains afin de se faire des gants improvisés. Le but de la manœuvre était de ne pas se presser et d'ôter les plus gros morceaux de verre encore en place avant d'essayer de passer par là le plus silencieusement possible.
Une fois le plus gros des bouts de verre dégagés, Noriko enroulerait un maximum de bandes de tissu sur ses paumes afin de pouvoir passer sans se blesser (ou du moins au minimum) et, encore une fois, essayerait de se faufiler en évitant au maximum les bouts de verre au sol. Le premier endroit où elle se dirigerait serait derrière le comptoir et elle commencerait à fouiller les tiroirs pour trouver la clé de la porte et aussi tout autre objet qui pourrait lui être utile : dans une situation aussi merdique, tout était récupérable!

Enfin un nom ! C’était pas trop tôt ! Même si les membres de la petite compagnie n’avait rien fait de plus que de sauver leurs vies tous ensemble, on pouvait quand même s’étonner que pas un n’ait songé à faire les présentations. Certes, la situation ne s’y prêtait peut-être pas, mais c’était tellement plus facile d’interagir avec quelqu’un quand on savait à qui on s’adressait ! Toujours est-il qu’à présent, Mihael pouvait enfin mettre un nom sur la femme forte du groupe. Yukiko Kowasaki, hein ? Quand on n’y réfléchissait, ça n’apprenait pas grand-chose sur la nature de l’individu, mais c’était toujours un début.

« Mihael… »

Parce que la moindre des choses quand quelqu’un se présentait, c’était de faire la même chose. Le jeune homme prit donc sur lui d’obéir au principe de la politesse élémentaire. Et sans rien ajouter de plus, il se laissa retomber de l’autre côté du mur. Ce fut à ce moment qu’il se rendit compte à quel point les lieux lui étaient familiers. Bien sûr, il n’était probablement jamais aller dans l’arrière cours de ce bar spécifique, mais à une époque, c’était dans ce genre d’endroit que lui et quelques connaissances plus ou moins patibulaires venaient régler leurs comptes dans une ambiance bien virile et bourrée de testostérone. Probablement pas la manière la plus fine d’arranger un problème, mais au moins ça défoulait.
Mihael ne resta pas longtemps perdu dans ses pensées. D’abord, parce qu’il n’était pas spécialement nostalgique de cette époque. Et ensuite parce que dans l’immédiat, il avait d’autre priorité. Il vit que Yukiko venait une fois de plus de prendre l’initiative et semblait avoir considéré que passer par la fenêtre serait la plus rapide ou le plus pratique, au choix. Bien qu’il se doute du résultat de sa tentative, Mihael alla quand même jusqu’à la porte et tenta de l’ouvrir. Mais il eut beau triturer la poignée comme il le voulait, impossible de l’ouvrir. C’était prévisible, mais il aurait au moins essayé. Et malgré l’habitude qu’il avait de flirter avec l’illégalité, il n’avait jamais été foutu de crocheter une serrure. Etant donné que le moment était plutôt mal choisi pour apprendre, il abandonna l’idée et fouilla du regard l’arrière-cour.

Pour le moment, aucun des survivants ne disposaient d’armes vraiment efficaces pour lutter contre quoi que ce soit qu’ils puissent rencontrer. Les couteaux s’étaient révélés bien peu efficace et rien dans le restaurant n’avait put faire office d’arme contondante de qualité. Dans l’immédiat, Mihael aurait tout donné pour une batte de base-ball ou une bonne barre à mine. De quoi pouvoir se défendre un minimum, en somme. Surtout qu’il avait l’habitude de détourner ce genre d’objet de leur utilité première. Et il savait par expérience que bien utilisé, ils étaient susceptible d’éclater littéralement la tête de n’importe quel être humain.
Sauf qu’une fois de plus, ce fut peine perdu. Les quelques détritus en train de moisir là ne leur seraient à coup sûr d’aucune utilité. Le loubard préféra alors reporter son attention sur Yukiko qui semblait avoir terminé de dégager la fenêtre et qui se hissait à l’intérieur du bar. Après avoir rapidement demandé aux autres adultes de garder les gosses à portée de main, Mihael se glissa à son tour à l’intérieur. Il n’eut pas besoin de prendre autant de précautions que celle qui l’avait précédé, pour la bonne et simple raison qu’il avait sur lui une pair de gant en cuir qui serait plus qu’utile pour ne pas se blesser avec les éclats. Bon, à côté de ça, il avait probablement était un peu plus bruyant et avait écrasé un ou deux bout de verre en passant de l’autre côté, mais au moins, il était entré.

A l’intérieur, c’était un bordel sans nom. Quoiqu’il se soit passé ici, il semblait que tout le monde soit parti à vitesse grand V. Chaises et tables étaient sans dessus dessous et il régnait une odeur pour le moins désagréable. Ca expliquait probablement les mouches. Restait maintenant à trouver des trucs utiles ou à défaut, la sortie. Imitant sa nouvelle "amie", il commença à inspecter les lieux, en prenant garde à ne se montrer trop bruyant. Même si, quand on n’y repensait, aucune règle n’imposait de faire preuve d’un silence absolu. Mais bizarrement, quand on venait d’éviter de justesse de finir dans un estomac, on avait instinctivement envie de se montrer discret. Appelez ça l’instinct de survie…

Un bordel sans nom régnait dans le bar : des tables renversées, des chaises brisées, des bouteilles de verre couchées où un liquide sirupeux s'écoulait goutte à goutte et quelques tâches de sang. On s'était sûrement battus ici, mais pour une raison inconnue. Les quelques lumières, qui étaient restées intactes, situées vers le comptoir, étaient encore allumées, ce qui permettait de garder une certaine visibilité. Les fenêtre donnant sur la rue était barricadé mais la porte avait été démonté de ses renfoncements, les anciens survivants de ce bar avaient dû s'échapper par là, pour leur plus grand malheur.

Si l'envie vous prenait de fouiller le bar, vous verriez un cadavre juste derrière le comptoir, il se pourrait que ce soit le gérant du bar. Le comptoir avait été vidé de toute chose qui le composait avant, plus aucune bouteille ni s'y trouvait. Il restait quelques verres de-ci de-là, mais pas grand chose à se mettre sous la dent. Dans la caisse enregistreuse, il restait un peu d'argent. Il existait bien une petite armoire dans un renfoncement du bar, mais elle était verrouillée, il faudrait se mouiller pour fouiller le cadavre que vous enjambez. L’intérieur de l'armoire contenait un peu de nourriture ainsi qu'un sac de toile avec une lampe torche, une boite d'allumette, un paquet de cigarette de qualité classique et un pistolet lance-fusée chargé plus une recharge. Ce devait être la dernière journée de travail du gérant et il voulait prendre quelques vacances en solitaire sur la mer, le destin en avait voulu autrement.

Dans la cour, les gens s'impatientaient et voulaient tous rentrer dans la bar mais, quand ils entendirent des bruits louches derrière le mur qu'ils avaient escaladé précédemment, ils se précipitèrent tous vers l'entré de fortune du bar.

Noriko s'en donna à cœur joie de pouvoir fouiller comme il faut le bar dans l'espoir de trouver divers objets qui pourraient lui être plus ou moins utiles sur le court terme mais lui arrachèrent quand même quelques jurons Américains tandis qu'elle se rendait compte qu'ils lui seraient totalement inutiles sur le court terme. C'est en particulier le pistolet de détresse qui retînt son attention et qu'elle examina en haussant les sourcils avant de le mettre à sa ceinture ainsi que la grenade de rechange.
- A flare gun? What the fuck?! Did this guy really expected to defend himself with this?!!
Après une ou deux secondes regarder cette "arme" en restant interdite, Noriko la rangea et se dirigea vers le cadavre en espérant y récupérer des clés mais, manque de bol, ça commençait à s’agiter dans l'arrière cour. Noriko se dirigea donc vers cet en droit en donnant ses instructions au loubard.
- Plante le à la tête pour qu'il se relève pas et fouille le, il devrait avoir les clés.
Mine de rien, Noriko était une femme d'action et même si elle ne s'était pas spécialement auto-proclamée chef de groupe, elle le voyait très mal discuter ses instructions dans un tel moment... En chemin elle examina l'endroit, si on omettait la porte en piteux état, c'était fortifié et à même de leur offrir le gîte le temps de faire le point. Elle tenta de rassurer les autres.
- Arrêtez de faire du bruit, vous les attirez... Vous n'avez rien à craindre ici, vous avez vu le temps qu'on a mît à franchir ce mur en s’entraidant? Ces trucs sont beaucoup trop cons pour en faire de même, vous êtes en sécurité ici, essayez juste de garder votre calme! La panique n'est pas bonne conseillère!
Déclara Noriko en essayant de ne pas trop hausser la voix. De cette manière, Mihael avait largement le temps de fouiller le bonhomme. Ce qu'elle disait se tenait en un sens : Il n'avaient à aucun moment poussé de benne aussi même si ces trucs avaient l'idée brillante d'escalader au lieu de taper du poing sur le mur, ils n'avaient à priori pas tout simplement pas cette possibilitée...

Heu… C’était un cadavre, quand même ! Un corps flasque et sans vie dont la décomposition avait probablement déjà été amorcé depuis un temps. Et elle voulait que Mihael le fouille ? Nan, il devait y avoir erreur sur la personne, là ! Il traînait dans les rues, mais c’est pas pour autant qu’il avait l’habitude de s’occuper de cadavres. C’était un loubard, pas un tueur à la solde des yakuzas ! Et puis c’était quoi cette connerie de le planter à la tête ? C’était un putain de cadavre. Il était mort, raide, décédé, refroidit : il croquait les pissenlits par la racine, quoi ! Et d’aussi loin qu’il s’en souvienne, jamais Mihael n’avait entendu parler d’un mort qui aurait décidé de revenir titiller les vivants.
Avec un haussement d’épaule, il prit sur lui d’ignorer cette demande aussi ridicule que stupide. Certes, ce n’était pas parce que la demande était idiote qu’elle n’était pas faisable, mais les morts, il convenait de les respecter un tant soit peu. Sauf que là, tout de suite, la situation demandait des mesures un tantinet drastique. Mihael fit de son mieux pour refouler son écœurement et commença à tâter les poches de l’ancien gérant des lieux. Des clés, des clés… Elle en avait de bonne, la Yukiko ! Elles pouvaient être n’importe où, ces clés ! Quelque part sous le comptoir, dans une pièce annexe réservé au gérant, dans la boite à gants de sa voiture… Malgré tout, il semblerait que l’intuition féminine ait encore une fois frappé : la clé se trouvait effectivement là, dans la poche arrière du pantalon du bestiau. Mihael la récupéra en essayant de ne pas penser à ce que la vie lui avait appris en matière d’hygiène et de protection de soi.

Il s’apprêtait à aller ouvrir la porte pour permettre aux autres de les rejoindre à l’intérieur, mais il jeta un nouveau coup d’œil, par acquis de conscience. Il n’espérait pas quoi que ce soit d’offensif, mais au moins de la première nécessité. Pendant quelques secondes, il fut très tenté de vider la caisse. Après tout, ce n’était pas comme si le propriétaire véritable de cet argent pourrait encore avoir l’opportunité de le dépenser. Mais Mihael ne s’était pas donner tant de mal pour se racheter une conduite afin de se laisser séduire par la première tentation venu. Il ignora donc l’argent, avec malgré tout un léger pincement au cœur. En revanche, la lampe-torche et les allumettes qui trainaient au fond d’une petite armoire retinrent son attention. Pour l’instant, il faisait jour et les lumières du bar semblaient encore fonctionner. Mais on ne savait jamais dans quel sens la situation pourrait évoluer. Mihael fourra les allumettes dans une de ses poches et glissa la lampe au niveau de sa ceinture. En serrant bien cette dernière, il était possible de coincer un bon nombre d’objets sans pour autant gêner les mouvements. Lorsque ce fut chose faites, le jeune homme retourna au fond du bar et utilisa la clé qu’il venait de trouver afin de libérer l’accès à ceux qui étaient encore coincés dans l’arrière. A ce moment, il entendit les gémissements des fous furieux de l’autre côté du mur. Visiblement, le groupe était parti au bon moment.

Pendant que tout le monde rentrait à l’intérieur, Mihael prit Yukiko en aparté.

« La prochaine fois, TU fouilles les cadavres et JE fouille le reste. »

Ce n’était pas dit très méchamment, mais ça signifiait bien qu’il n’avait pas apprécié qu’on lui ordonne de faire un truc aussi répugnant. Là, c’était passé parce que la situation l’exigeait, mais il vaudrait mieux que Yukiko n’en prenne pas trop l’habitude. Parce que même quand on traîne dans les bas-fonds, on a un minimum d’amour-propre. Sans ajouter quoi que ce soit, Mihael retourna au niveau de l’entrée principale afin de voir plus en détail ce qui les attendrait par la suite.

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