Tamada Kidô

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Tamada Kidô LIEN DE VOTRE IMAGE

Identité.

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Description.

Musique Thème :

Normal

Mélancholique

C’était un dimanche comme les autres, Kidô, le concierge du lycée, était seul dans l’établissement, qui semblait comme abandonné. Le personnel savourait son jour de congé hebdomadaire et les élèves, y comprit les internes, étaient rentrés chez eux. L’homme de 42 ans n’aimait pas vraiment ce jour. Tout était tellement calme qu’il devenait immanquablement pensif et mélancolique.
Il repensait en déambulant dans les couloirs déserts aux cinq années qu’il venait de passer en prison. Sept ans plus tôt, alors qu’il était encore marié et que sa fille Erika lui parlait toujours, il avait perdu son ancien emploi, un poste de responsable des achats dans un grand groupe international. N’osant l’avouer à sa famille, il avait du rogner ses économies en espérant trouver rapidement un nouveau travail. Au bout d’un an de vaines recherches, les économies de Kidô avaient été presque intégralement dépensées et l’ex-homme d’affaire sombra dans la délinquance. Il survécut pendant six mois de vols divers, aussi bien des vols de voitures que des vols à main armée que des trafics divers. Ce fut d’ailleurs un de ces trafics qui l’a perdu. Il fut arrêté par la police en possession de faux papier et fut condamnée à 8 ans de prisons. Ces années l’avaient transformé, tant sur le plan physique que sur le plan psychologique. En effet, il reçut dans les premiers mois la visite de sa femme, la seule qu’il n’ait jamais aimée, lui annonçant qu’elle demandait le divorce. Touché comme d’une balle en plein cœur, sachant pertinemment qu’il n’obtiendrait jamais la garde, même partielle, de sa chère fille Erika. Il avait sombré dans le désespoir durant 5 ans, avant qu’on ne lui annonce qu’il allait bénéficier d’un programme de réinsertion en travaillant comme concierge d’un lycée pendant le reste de sa peine. À la moindre connerie il finirait ses trois années de prisons restantes auxquelles s’ajouteraient d’autres suivant ce qui lui aurait valu son retour en prison.
Alors qu’il prenait un autre muffin, son troisième de la journée, Kidô se rendit compte à quel point il était devenu accro à ces petites pâtisseries. Ses yeux se posèrent sur la cour déserte et il se remémora son arrivée dans le lycée. Visiblement les élèves et le personnel avaient été informés que leur nouveau concierge n’était rien d’autre qu’un tolard, tous se comportaient plus ou moins bizarrement avec lui, hésitant dès qu’ils devaient lui parler et l’évitant au maximum le reste du temps. Pourtant il n’avait pas encore piqué une des crises de colère qui l’avaient rendu célèbre en prison, il se demandait d’ailleurs pourquoi on l’avait libéré, même partiellement, alors qu’il faisait ce genre de crises. Kidô lui, avait découvert que sa propre fille, Erika, la prunelle de ses yeux, étaient dans ce lycée. Il mourait d’envie d’aller lui parler, mais il savait qu’elle ne le considérait sûrement plus comme son père. Qui voudrait avoir un père en prison après-tout ? Il avait donc décidé d’attendre qu’elle vienne lui parler, ne disant à personne qu’elle était sa fille ou qu’il la connaissait. À qui aurait-il bien pu en parler de toute façon ? Aujourd’hui, cela faisait six moi qu’il attendait qu’elle lui parle, en vain. Malgré tout il suivait avec attention son parcours et ses fréquentations, sans que personne ne le sache. Il ne communiquait avec elle qu’une fois par an, lors de son anniversaire, en laissant un papier anonyme dans sa chambre à l’internant pendant qu’elle était en cours. Il était presque certain qu’elle ne se doutait pas que ces mots venaient de lui, mais il avait moins l’impression de ne pas s’occuper de sa fille.
Ayant fini son après-midi, le concierge rentra dans le studio qu’il occupait, juste au dessus de son bureau coincé entre le portail du lycée et le bâtiment de l’internat. Les premiers élèves revenaient de week-end avec leurs valises et retournaient s’installer dans leurs chambres et Kidô avait encore une bonne heure pour manger avant d’entamer sa ronde du soir. Il se demandait si sa fille allait daigner lui reparler un jour, mais il en doutait fortement. Il n’était qu’un père indigne, un raté, un moins que rien… mieux valait à son avis ne pas avoir de père que se traîner un père comme ça. Pourtant il ne pouvait cesser d’espérer… et de souffrir en se retrouvant à nouveau confronté à la réalité. L’ex-prisonnier mangea son huitième muffin, terminant ainsi son paquet, et décida qu’il était temps de commencer sa ronde nocturne. Au vu de l’heure sa fille allait arriver d’ici une dizaine de minutes. Il se demandait si sa mère l’amènerait au lycée cette fois, elle ne l’avait jamais fait des six mois qu’il avait passé au lycée mais chaque semaine il espérait qu’elle le ferait. Il se demanda s’il était encore amoureux d’elle avant de repousser la question au plus profond de son esprit. Il se leva finalement, tout en dégageant les cheveux noirs qui lui tombaient sur le front et alla dans la cour faire son boulot de concierge.

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